Carla Bruni-Sarkozy a appelé mercredi à faire reculer la “honte” et la “tristesse” qui accompagnent les malades du sida, dont elle a pris la défense à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre cette maladie.
Ambassadrice depuis deux ans du Fonds mondial pour la protection des mères et des enfants contre le sida, elle a insisté sur le traitement des mères séropositives, à l’heure où environ 400.000 bébés naissent chaque année avec le sida. La première dame de France, dont le frère est décédé du sida en 2006, s’est aussi souciée du regard porté sur les malades. “Depuis le début de la maladie, il y a cette tristesse qui l’accompagne, cette honte”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à l’Hôtel Marigny, en face de l’Elysée. “Je pense que pour que le sida recule, il faut traiter le corps des personnes qui ont le sida mais aussi les mentalités de nous tous”, a ajouté la chanteuse et ancien mannequin. Après des séjours en Afrique pour plaider cette cause, Carla Bruni-Sarkozy profitera d’un voyage officiel en Inde ce week-end avec son mari pour visiter un centre de dépistage de femmes enceintes et une maison d’accueil pour enfants. En préambule de son discours, Carla Bruni-Sarkozy a tiré un bilan positif de son engagement contre le sida pris après son mariage avec le président de la République. “J’avais sans doute sous estimé ma propre capacité à susciter l’engagement des gens contre le sida”, a-t-elle dit. Act Up boycotté Sa mère Marisa était dans l’assistance, de même que l’actrice et chanteuse Line Renaud et l’homme d’affaires Pierre Bergé, engagés dans le Sidaction, le directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, Michel Kazatchkine, et le président d’Unitaid, l’ancien ministre Philippe Douste-Blazy. Act Up a repoussé l’invitation, estimant dans un communiqué que le sujet était “du ressort de membres de gouvernement et non de Carla Bruni-Sarkozy”. “Jusqu’en décembre 2009, c’était systématiquement un membre du gouvernement, et souvent le chef de l’Etat sous (Jacques) Chirac, qui recevait les associations à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida”, note l’organisation. Comme lors du dîner contre le sida organisé à l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris, Nicolas Sarkozy a fait une courte apparition aux côtés de son épouse au début de la conférence de presse à Marigny. “C’est dire son engagement”, a souligné Carla Bruni-Sarkozy sur i>Télé. “C’est un engagement commun mais c’est un engagement qui lui appartient aussi”. Dans la matinée, sur RTL, l’épouse du président avait exprimé sa reconnaissance envers Benoît XVI après l’admission par le pape de l’usage, dans des cas limités, du préservatif pour limiter la transmission du sida. “J’ai été touchée par la très récente déclaration de Benoît XVI”, a-t-elle dit. “Un certain nombre de pays africains sont chrétiens et écoutent beaucoup la parole du pape”. “Je pense que c’est un pas assez énorme vers quelque chose de très nouveau. J’ai été étonnée, surprise et reconnaissante”, a-t-elle ajouté à propos de cet assouplissement de l’une des positions les plus controversées du Vatican. Le virus du sida concerne quelque 33 millions de personnes dans le monde, surtout en Afrique. En France, 150.000 personnes sont officiellement infectées et on estime à 50.000 celles qui vivent avec le virus sans le savoir.