Message très fort au régime syrien

15-12-2011 09:07 AM

Abdel Massih Felli


 
 
Les forces de sécurité syriennes continuent à  massacrer son people et ont intensifié leur répression mercredi dernier à Homs, dans le centre de la Syrie et dans la région de Deraa, tuant au moins neuf. Deux autres personnes ont été tuées par balles lors de raids effectués à Saramin, dans le nord du pays. Les forces de sécurité ont tiré à la mitrailleuse lourde et une colonne de fumée noire s’élevait d’un immeuble dans le quartier de Bab Dreib. Les lignes de téléphone fixe étaient coupées partout dans Homs. Les Comités locaux de coordination (LCC), qui chapeautent le mouvement de contestation, parlent de la présence de chars. A noter que dans le sud du pays, plusieurs personnes ont été blessées lors d’une incursion des forces de sécurité et de l’armée dans la localité de Naaymé. Depuis plusieurs jours, les forces de sécurité recherchent les militants et les manifestants anti-gouvernement à Homs, berceau de l’insurrection contre le régime du président Bachar El-Assad.
Initiative de la Ligue arabe
Une visite du secrétaire général de la Ligue arabe prévue mercredi dernier a été annulée au dernier moment à la demande du gouvernement syrien. Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed Ben Heli, a précisé à la presse depuis l’Egypte que la Syrie a demandé au dernier moment le report d’une visite du chef de la Ligue Arabe à Damas, qui venait présenter des propositions pour mettre fin à la répression. 
La Russie est toujours hostile à l’adoption de sanctions internationales contre la Syrie sur l’initiative de l’UE et des Etats-Unis. Les pays occidentaux invitent la Russie à les soutenir au Conseil de sécurité de l’ONU lors de la discussion sur les sanctions destinées à mettre fin aux violences en Syrie. Les Etats-Unis, l’UE, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et d’autres pays ont appelé le président Bachar Al-Assad à démissionner. De sa part, la Chine a déclaré, que la crise en Syrie devait être résolue par le biais du dialogue et qu’il ne fallait pas simplement exercer une pression sur le pays.
Alain Juppé, a accusé à Moscou le régime syrien de s’être rendu coupable de “crimes contre l’humanité” en réprimant un vaste mouvement de contestation. Il faut que la Russie se joigne à une condamnation au Conseil de sécurité de l’ONU, tel est le message adressé à Moscou par Alain Juppé à son homologue Serguei Lavrov. Juppé a, lui, une appréciation différente des événements qui se déroulent en Syrie. “Nous ne pensons pas, en ce qui nous concerne, que l’on peut mettre sur le même plan les manifestations de la population syrienne qui aspire à plus de liberté et plus de démocratie”, explique Alain Juppé. Et d’ajouter “La répression qui est exercée par le régime est tout à fait disproportionnée et aboutit à des effusions de sang inacceptables. C’est la raison pour laquelle nous pensons que le Conseil de sécurité de l’ONU doit adresser un message fort pour que cette répression brutale cesse”.
 
Sanctions européennes
L’Union européenne s’oriente vers un nouveau renforcement de ses sanctions contre la Syrie avec une interdiction des investissements dans le secteur pétrolier et peut-être des mesures visant une chaîne de télévision, ont indiqué des diplomates à Bruxelles. Il y a un accord de principe entre les experts des Vingt-sept sur l’interdiction des investissements pétroliers européens en Syrie en raison de la poursuite de la répression violente des manifestations pacifiques par le régime, aucune délégation nationale n’a exprimé d’opposition.
 
Mais les discussions se poursuivent sur les modalités avant de pouvoir finaliser la mesure. Une autre source diplomatique a confirmé qu’un consensus avait à présent émergé sur cette sanction. De nouvelles discussions préparatoires ont eu lieu à ce sujet jeudi dernier à Bruxelles. L’idée est de ne bannir que les nouveaux contrats. Ceux déjà existant pourraient perdurer. Le géant pétrolier français Total est une des principales compagnies étrangères en Syrie avec l’anglo-néerlandaise Shell et la chinoise CNPC. Total, qui poursuit actuellement ses activités de production en Syrie, a extrait 14.000 barils de pétrole brut du sol syrien en 2010 et l’équivalent de 25.000 barils équivalents pétrole de gaz naturel, soit seulement 1,6% de sa production totale. Le groupe français, numéro cinq mondial du secteur, a commencé ses activités de production dans le pays en 1988, près de Deir ez-Zor sur les rives de l’Euphrate (est). La production syrienne totale était l’an dernier de 387.000 barils de pétrole et ses exportations d’environ 110.000 barils.
 
L’interdiction de tout nouvel investissement dans le secteur pétrolier syrien, qui pourrait être finalisée la semaine prochaine, viendrait s’ajouter à un embargo européen sur les importations et le négoce de pétrole syrien déjà décrété la semaine dernière. L’idée est de faire entrer en vigueur les nouvelles sanctions pour qu’elles coïncident avec l’Assemblée générale de l’ONU à New York, qui débute le 13 septembre. Le ministre syrien des Finances, Mohamed Jleilati, a reconnu que le commerce et l’industrie seront affectés par les sanctions déjà prises par l’UE car la plupart des exportations de la Syrie sont destinées à l’Europe. Le taux de croissance en Syrie devrait chuter à environ 1% en raison de la vague de contestation qui secoue le pays depuis six mois.
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