Liban: Mikati est le “coup de force” du Hezbollah

15-12-2011 09:06 AM

Abdel Massih Felli


 


Le choix comme Premier ministre au Liban du candidat appuyé par le Hezbollah est une victoire claire et nette pour le parti chiite pro-iranien qui pourrait déstabiliser les relations entre Beyrouth et les chancelleries occidentales, estiment des analystes. Le milliardaire Najib Mikati a été chargé mardi de former un nouveau gouvernement, après que la démission des ministres du camp du parti chiite eut provoqué la chute du cabinet de Saad Hariri, en raison d’un bras de fer sur le Tribunal spécial pour le Liban (TSL). Cette instance basée près de La Haye est chargée de juger les responsables de l’assassinat de l’ex-Premier ministre et père de Saad, Rafic Hariri. Elle est accusée par le Hezbollah d’être instrumentalisée par Israël et les Etats-Unis. Le puissant parti chiite s’attend à être mis en cause par le tribunal et avait sans succès tenté d’obtenir que Saad Hariri le désavoue.


 


45% des pour l’enquête international


Un important dispositif de sécurité est maintenu mercredi au Liban, malgré le retour au calme après les manifestations, parfois violentes, organisées par les partisans du Premier ministre Saad Hariri contre la désignation de son successeur. L’armée est présente à travers tout le pays et des patrouilles anti-émeutes circulent à Beyrouth et à Tripoli.


 


Selon un sondage publié par le quotidien as-Safir et effectué par l’institu International pour l’information, 45% des Libanais toutes confessions confondues sont pour que l’enquête international et le TSL soit désormais du ressort du conseil juridique libanais, alors que seulement 27% sont pour garder la forme actuelle du TSL, tandis que 28% ont répondu ne pas pouvoir donner une réponse! Le sondage a été effectué sur un échantillon de 500 Libanais, interrogés par le téléphone le mardi 18/01/2011 et distribués aux différentes communautés et districts en conformité avec la taille de leur représentation communautaire et avec le système judiciaire.  Dans la majorité des 45%, 81% sont chiites suivi des grecs- catholiques ave 44% , les grecs-orthodoxes 43%, les druzes 30% et les sunnites 24%.


 


Washington a condamné le Hezbollah


Les États-Unis ont mis en garde contre l’arrivée au pouvoir du Hezbollah, dont le candidat, Najib Mikati, a été désigné premier ministre du gouvernement libanais. Washington a condamné mardi ce qu’elle qualifie d’intimidation et les menaces de violence du Hezbollah, qui contrôle pratiquement le nouveau gouvernement. Le porte-parole du département d’État, Philip Crowley, a indiqué dans un communiqué que “la formation du gouvernement libanais est une décision libanaise, mais cette décision ne doit pas être obtenue par la contrainte, l’intimidation ou les menaces de violence”. Philip Crowley a également appelé au calme, en maintenant la nécessité de défendre la mission du tribunal chargé de juger les assassins de Rafic Hariri. Plus tôt mardi, le président libanais, Michel Sleimane, avait demandé au magnat des télécommunications Najib Mikati, un sunnite soutenu par le Hezbollah et ses alliés, de former un nouveau gouvernement.


 


Liban déconseillé aux saoudiens


L’Arabie saoudite a conseillé à ses ressortissants de ne pas se rendre au Liban en raison des développements dans ce pays, a annoncé l’agence officielle Spa, au lendemain de manifestations contestant la nomination d’un nouveau premier ministre libanais. “En raison des développements dans la république libanaise, le ministère des Affaires étrangères conseille aux citoyens saoudiens de ne pas se rendre au Liban dans les circonstances actuelles, jusqu’au retour du calme et de la stabilité” dans ce pays, a ajouté l’agence citant un porte-parole du ministère.


 


La nomination de Mikati était intervenue à la suite de la chute du gouvernement Hariri provoquée par la démission le 12 janvier des ministres du camp du Hezbollah, hostile à l’enquête du tribunal spécial pour le Liban (TSL) chargé de juger les responsables de l’assassinat de l’ex-Premier ministre et père de Saad, Rafic Hariri. L’Arabie saoudite, qui soutient le camp de Saad Hariri, avait été l’un des principaux médiateurs dans la crise libanaise avant d’annoncer le 19 janvier qu’elle abandonnait ses efforts de médiation menés conjointement avec la Syrie, qui soutient le Hezbollah.

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