Les législatives le 21 novembre en Egypte

15-12-2011 09:07 AM

Abdel Massih Felli


  
Le processus électoral durera jusqu’au 4 mars. Aucune date n’a été donnée pour la présidentielle. 
Les dates sont enfin fixées. L’Egypte organisera les élections législatives en deux temps, le 21 novembre pour l’assemblée du peuple et le 22 janvier 2012 pour le conseil consultatif, a indiqué le chef de la commission électorale Abdel Moez Ibrahim. Ces élections s’organiseront en trois étapes, du 21 novembre au 3 janvier pour l’assemblée du peuple et du 22 janvier 2012 au 4 mars pour le Conseil consultatif. Ces dates sont certainement censées apaiser les tensions d’une partie des Egyptiens en attente d’une véritable transition politique. 
 
Etat d’urgence 
Le vendredi 16 septembre, partis politiques, associations et Egyptiens de tout bord se sont réunis place Tahrir pour exprimer leur désaccord avec la direction militaire du pays, le Conseil suprême des forces armées. La réactivation de l’état d’urgence les inquiète. L’annonce de ces dates donne donc une issue à une transition politique qui a déçu par la lenteur des réformes.  
 
Le Premier ministre, Essam Charaf a en outre indiqué  que cette loi de l’état d’urgence est temporaire et vise à protéger la révolution du vandalisme et elle sera abolie au plus vite. Charaf a relevé que l’objectif de son cabinet est de tenir des élections honnêtes, ajoutant que le gouvernement se place à une distance égale de tous les partis et ne s’aligne pas sur certains partis. De sa part, le conseiller Tarek Al-Béchri, le Président du Comité qui a préparé les amendements constitutionnels a confirmé que l’Egypte est maintenant sans un état d’urgence selon l’article (59) de la Déclaration Constitutionnelle: dans toutes les circonstances l’état d’urgence ne peut pas être prolongé plus de 6 mois qu’après un référendum publique alors que les résultats du référendum à propos des amendements constitutionnels avaient été déclarés à la suite du 20 mars dernier et l’état d’urgence était maintenu, ainsi le 19 septembre la période de six mois était terminé l’état d’urgence.
 
ٍSupervision internationale
Le candidat potentiel à la présidentielle en Egypte, Amr Moussa, a appelé à l’organisation, “sous supervision internationale”, des prochaines élections législatives et présidentielles. Dans un communiqué, l’ancien chef de la Ligue arabe insiste également sur la nécessité d’œuvrer “pour éviter un climat d’instabilité politique, marquée par l’ambiguïté, le manque de concertations et la faiblesse de la participation à la vie politique et à l’élaboration des lois électorales “. Dans ce sens, il dit craindre de ne pas voir ces élections législatives aboutir à la mise en place d’une carte politique claire. De sa part, l’ancien directeur général de l’AIEA Mohamed El Baradeï, candidat à la prochaine présidentielle, reproche aux dirigeants du pays leur refus d’autoriser la présence d’observateurs étrangers aux élections à venir. 
 
Les Frères musulmans, la force réputée la mieux structurée, réclament des législatives au plus vite. La confrérie a critiqué “une lenteur inacceptable et injustifiée du gouvernement et du Conseil militaire” dans le transfert de pouvoir aux civils”. A ces problèmes de calendrier s’ajoutent celui du mode de scrutin, toujours en débat, et une polémique non tranchée sur l’adoption ou non, à défaut d’une Constitution en bonne et due forme, d’une déclaration de principes fondamentaux avant les législatives. A noter que le Conseil suprême des forces armées, qui a pris les commandes du pays après la chute du président Moubarak, a fait savoir qu’il n’autoriserait pas la venue d’étrangers en tant qu’observateurs des scrutins.
Renforcer l’assistance 
A l’occasion d’une réunion cette semaine, à New York, des pays membres du G-8 sur le Partenariat de Deauville, une plateforme de coopération lancée en mai dernier visant à aider les pays arabes dans leur transition vers des sociétés démocratiques, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a affirmé la volonté des Nations Unies de renforcer l’assistance aux pays en transition. Le chef de l’ONU a dit “qu’en Tunisie et en Egypte, j’ai instamment demandé aux autorités de transition de veiller à ce que les prochaines élections répondent aux aspirations légitimes de la population”.
 
Difficultés financières
Après plusieurs émissions, l’Égypte confirme son choix de se tourner vers le marché intérieur pour absorber son déficit budgétaire. Des émissions de bons du trésor sont prévues pour une valeur de 12 milliards de livres égyptiennes. En dépit d’un ralentissement de la fonte de ses réserves de change en août, l’Égypte fait toujours face à des difficultés financières liées à la situation politique du pays. Le pays préfère émettre des bons du trésor sur son propre marché plutôt que d’avoir recours à une émission d’obligation internationale, a confirmé le ministre égyptien des Finances, Hazem El-Beblawi. Le Conseil militaire égyptien avait décliné une proposition de prêt du FMI de $ 3 milliards. 
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