Les enjeux iraniens ne sont pas encore finis

15-12-2011 09:06 AM


L’Iran a lancé un “avertissement” au directeur général de l’AIEA Yukiya Amano en demandant le remplacement de deux de ses inspecteurs, mais demeure prêt à reprendre le dialogue sur son dossier nucléaire, selon le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki. La décision d’interdire l’entrée en Iran de deux experts de l’AIEA accusés de partialité “est un avertissement à Amano pour qu’il fasse attention que les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique ne violent pas le règlement de cette institution internationale”, a dit Mottaki cité mardi par l’agence officielle Irna. “Ces deux personnes n’ont plus le droit de venir en Iran parce qu’elles ont donné des informations fausses et incorrectes et révélé plus tôt que prévu des informations officielles” sur le programme nucléaire iranien, a-t-il ajouté. Mottaki a souligné que “selon le règlement de l’AIEA, les informations obtenues lors des inspections sont secrètes et ne doivent pas être publiées”, et il a demandé à M. Amano de “mettre fin au climat d’amateurisme et diriger l’agence professionnellement”. Dans ce contexte, l’Iran a produit jusqu’à présent “plus de 17 kilos” d’uranium enrichi à 20%, avec une capacité de production de 5 kilos par mois, a indiqué mercredi le chef du programme nucléaire iranien Ali Akbar Salehi cité par l’agence Isna. “Nous avons jusqu’à présent produit plus de 17 kilos d’uranium enrichi à 20%, et nous pouvons en produire 5 kilos par mois”, a déclaré M. Salehi. La dernière estimation de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), datant de début avril, évaluait à 5,7 kilos la quantité de ce combustible controversé produite par l’Iran depuis le lancement de l’enrichissement à 20% en février. Salehi a précisé que l’Iran n’était “pas pressé” de produire en grandes quantités de l’uranium enrichi à 20%.  La production d’uranium enrichi par l’Iran constitue une importante source de préoccupation de la communauté internationale, qui redoute que Téhéran, malgré ses démentis répétés, ne cherche à produire suffisamment d’uranium hautement enrichi pour se doter de l’arme nucléaire. L’Iran affirme avoir lancé la production d’uranium enrichi à 20% pour pouvoir produire le combustible nécessaire à son réacteur de recherche médicale de Téhéran, faute d’être parvenu à un accord sur un échange de combustible avec les grandes puissances. Mais le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé le 9 juin sa condamnation de la politique nucléaire iranienne dans une résolution assortie de sanctions, la quatrième depuis 2006. Sanctions sans délai De sa part, le président français Nicolas Sarkozy a déclaré à son homologue russe Dmitri Medvedev que la France était prête à engager “sans délai” des négociations avec l’Iran sur son programme nucléaire à l’AIEA, a rapporté la présidence française. Dans un entretien entre les deux chefs d’Etat à Saint-Pétersbourg, Nicolas Sarkozy a “rappelé que nous avons adopté de nouvelles sanctions non pas pour punir l’Iran mais pour convaincre ses dirigeants de reprendre le chemin des négociations”, a indiqué une source élyséenne à la presse. “Il a souligné que la France était prête à engager sans délai des discussions à l’AIEA (Agence internationale pour l’énergie atomique) à Vienne avec l’Iran sur la base des efforts brésiliens et turcs et de la réponse émise par la Russie et la France avec les Etats-Unis” le 9 juin, a poursuivi la même source. L’Union européenne (UE) a décidé d’adopter contre l’Iran des sanctions plus sévères que celles votées le 9 juin par le Conseil de sécurité de l’ONU. L’initiative européenne a suivi de 24 heures une décision similaire des Etats-Unis. Alors qu’il sera l’hôte, cette semaine, d’importantes rencontres internationales, le gouvernement canadien veut envoyer un «message clair» à l’Iran en instaurant de nouvelles mesures pour l’empêcher de poursuivre ses activités d’enrichissement d’uranium. Ottawa, en modifiant sa propre réglementation, se conforme ainsi aux nouvelles sanctions imposées à l’Iran il y a deux semaines par le Conseil de sécurité de l’ONU.«Ces mesures visent à restreindre le programme nucléaire de l’Iran et indiquent clairement au régime iranien qu’il ne peut faire fi des normes internationales sans en subir les conséquences», a dit le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, en conférence de presse à Ottawa. Les nouvelles sanctions comprennent des restrictions à la vente de pièces ou d’équipements qui pourraient mener à la fabrication d’armes nucléaires. Elles limitent aussi l’accès de l’Iran à l’uranium et aux technologies nucléaires qu’il se procure directement ou auprès de tierces parties.   legende
Ahmadinejad sur le site de Natanz.

(Visited 28 times, 1 visits today)

commentaires

commentaires