L’Egypte post-Moubarak

15-12-2011 09:06 AM


La date du référendum constitutionnel est désormais connue, le 19 mars prochain, les Egyptiens devront se prononcer sur des amendements de l’actuelle Constitution suspendue par l’armée. Sept articles doivent notamment être amendés et un va être supprimé. Des dispositions allégeant les conditions de candidature à la présidence, limitant la durée et le nombre de mandats, sont prévues. L’armée veut accélérer le processus pour revenir à la normalité. L’Egypte est un pays trop important pour se permettre une longue instabilité. Les électeurs ont moins d’une semaine pour se faire une opinion. Les Egyptiens sont convaincus que tout amendement à la Constitution ne peut être que bénéfique. Certes, les périodes transitoires se caractérisent par le flottement et des approximations. Mais dès que le pays aura un président et un Parlement, l’Egypte se dotera d’une nouvelle Constitution. Les divers courants, de la gauche aux Frères musulmans en passant par les libéraux, seront représentés dans un jeu politique transparent. Les scrutins qui se sont succédé en Egypte, depuis le renversement du roi en 1952, ont tous brillé par le manque de transparence. C’est dire que le test sera important. Le taux de participation au référendum sera symptomatique de l’état d’esprit d’une population avide de changement. Le Conseil suprême de l’armée a décidé que tout citoyen muni d’une carte d’identité nationale pourra voter dans le bureau le plus proche.  La France soutient l’Egypte Alain Juppé, nouveau ministre français des Affaires étrangères, a effectué, une visite au Caire pour assurer l’Egypte du soutien de la France pour réussir la transition. Pour le nouveau ministre des Affaires étrangères, ce déplacement, son premier depuis sa prise de fonctions, marque “l’engagement de la France face aux bouleversements extraordinaires” dans le monde arabe. Il a récusé les critiques contre le manque d’anticipation et de réactivité de Paris, assurant que “ces révolutions nous ont tous pris de court”, chancelleries étrangères comme experts indépendants. “Il n’est pas exact de dire que nous avons pris trop de temps à réagir”, insiste-t-il.   Juppé a estimé que l’Egypte était “un pays-clé pour l’avenir de tout le monde arabe” et qu’elle “donnait l’exemple, sans être exagérément optimiste, de ce que peut être un processus de libération maîtrisé”. Tout en marquant sa prudence: “rien n’est gagné. Nous avons bien sûr confiance, mais le pire n’est pas exclu”.  Le ministre a par ailleurs rencontré, près de la place Tahrir, haut lieu de la révolte, une dizaine de membres de la “coalition des jeunes de la révolution”, dont des Frères musulmans. Le dialogue que j’ai eu avec l’ensemble de cette délégation, et en particulier avec les membres des Frères musulmans, a été intéressant, et m’a permis de bien mesurer que la présentation qui est faite parfois de ce mouvement mérite d’être éclairée et approfondie. Juppé a jugé “intéressants” des échanges qu’il a eus au Caire avec des jeunes issus du mouvement islamiste des Frères musulmans, dans le cadre d’une rencontre avec de jeunes acteurs du soulèvement anti-Moubarak.   Juppé a déclaré que ce déplacement d’une journée, son premier voyage depuis sa prise de fonctions, marquait “l’engagement de la France face aux bouleversements extraordinaires” dans le monde arabe. Il a récusé les critiques contre le manque d’anticipation et de réactivité de Paris face à ces événements, assurant que “ces révolutions nous ont tous pris de court”, chancelleries étrangères comme experts indépendants.  Saisir les avoirs financiers Un tribunal égyptien a rejeté mardi l’appel de l’ex-président Hosni Moubarak et de sa famille contre la décision du ministère de la Justice de saisir les avoirs financiers de l’ancien président, contraint à la démission par la rue le 11 février, selon des sources judiciaires. Cette décision ouvre la voie à une possible enquête criminelle qui pourrait déboucher sur un procès de Moubarak. Le ministère de la Justice a gelé les avoirs de la famille Moubarak le 20 février et ordonné leur saisie huit jours plus tard. Mardi, le juge Makram Awad a rejeté une requête des avocats de Moubarak demandant plus de temps pour préparer sa défense, et a rejeté son appel, selon des sources judiciaires. En plus du gel de ses avoirs, les autorités égyptiennes ont interdit au clan Moubarak de quitter le pays. L’ancien raïs et sa famille se trouveraient toujours dans leur maison de Charm el-Cheikh, sur les rives de la mer Rouge. L’opposition, qui a obtenu le départ de Moubarak après près de 30 années au pouvoir, souhaite qu’une enquête criminelle soit ouverte et qu’un éventuel procès du clan Moubarak ait lieu. Lors des manifestations anti-Moubarak, des informations ont fait état de plusieurs milliards de dollars amassés par la famille de l’ancien président tout au long de son règne, notamment par le biais de la corruption et de détournements de fonds. 

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