L’Egypte copte célèbre son impact

15-12-2011 09:06 AM

Névine Lameï



Découvrir  l’art copte, à travers une somptueuse exposition sous le titre “L’Art copte révélé”. Tel est le grand événement à la fois artistique, religieux et culturel qui célèbre le centenaire de l’inauguration du Musée d’art copte en Egypte. Des Chefs-d’œuvre exposés  pour la première fois rassemblés.
Célébrant le centenaire de la construction du Musée d’art copte en Egypte, une somptueuse et première exposition d’art et d’antiquités coptes vient d’être inaugurée, au Palais d’Al Amir Taz, situé au quartier cairote de Khalifa, par le ministre de la Culture égyptien, Farouk Hosni, et le Secrétaire général du Conseil suprême des antiquités, Zahi Hawass. Ceci avec un bon nombre d’intellectuels et de personnalités publiques, comprenant des ambassadeurs et surtout des dirigeants religieux chrétiens et musulmans. L’exposition comprend environ deux cents pièces d’art copte, sélectionnées à partir de plusieurs musées archéologiques. A savoir : le Musée copte, le Musée National, le Musée gréco-romain, la Bibliothèque d’Alexandrie, le Musée de Béni Soueif, le Musée d’El-Arich, le musée d’art islamique, et autres. L’exposition comprend également des icônes antiques et des peintures d’artistes de notoriété dans l’art copte: Yuhanna Al Armani,Ibrahim Al Nasikh et Anastasia Al Rumi , ainsi que des manuscrits décorés, des  pièces en pierre et en bois, sur lesquels sont gravés des dessins captivants qui font découvrir la vie dans les monastères et les églises anciennes. Ce qui fait découvrir d’une part, à tout récepteur, une grande fenêtre sur la vie sociale et la vie monastique à l’époque copte. Et d’autre part, cela témoigne de la magnificence et la richesse de l’art copte et de la civilisation égyptienne. L’exposition comprend également un groupe de métaux précieux, outils, objets en or et en argent, ustensiles, vaisselle, textiles coptes célèbres, et d’autres objets qui reflètent l’image merveilleuse de la vie quotidienne représentée partout, sur les peignes, les robes des enfants, leurs jouets et même les poteries et ustensiles de cuisine.  Les objets sont disposés soit par ordre chronologique ou objectivement, de façon à offrir aux visiteurs la caractéristique la plus frappante de l’art copte, avec 178 pièces, dont la plupart étaient conservées dans les dépôts et ont été prises du musée copte. Quant au reste, il provient du musée de la Bibliotheca Alexandrina et des monastères coptes aux quatre coins de l’Egypte. Les 200 pièces de l’exposition expliquent dans leur ensemble, l’évolution de l’art copte, en traitant de 8 sujets essentiels. A savoir : Le voyage de la Sainte Famille en Egypte, les influences des anciennes croyances, l’entrée du christianisme en Egypte, les pères du désert, la fondation des premières églises, les lieux saints en Egypte, certains récits de l’Evangile et enfin des outils utilisés dans la vie quotidienne. C’est-à-dire, des thèmes qui suivent l’ordre chronologique de la présence du christianisme en Egypte. Le visiteur trouve alors une icône qui représente la Vierge en emmenant l’enfant Jésus et à côté d’eux Joseph qui les accompagne.Il peut aussi  admirer les signes des anciennes croyances à côté des symboles chrétiens. Une épitaphe de pierre, datée du VIe siècle, et marquée du fameux signe hiéroglyphique l’« Ankh » entouré de la croix, ainsi qu’une scène, qui surmontait un lit, représentant deux personnages qui tiennent la croix couronnée et côtoyés de reliefs botaniques, de la fin du IVe, sont l’exemple des influences pharaoniques et romaines. Autant de thèmes  admirablement ajustés au Palais d’Al Amir Taz. L’un des thèmes que traite l’exposition, est le sujet des martyrs des trois premiers siècles de l’avènement du christianisme en Egypte. Ce qui est marqué dans d’innombrables icônes qui mettent en relief le triomphe du christianisme et la force de ses croyants. Ce sujet est en fait incarné par des icônes exposées pour la première fois aux visiteurs.C’est l’exemple de l’icône du soldat romain en tenue romaine sur son cheval, sa tête surmontée de la couronne de victoire « symbolisant le triomphe du christianisme ». A l’arrière plan, est remarquée, à droite, sa sœur qui l’observe de la fenêtre en pleurant, tandis qu’à gauche le contemple l’un de ses disciples. Les éléments de cette icône reflètent le triomphe du christianisme et la force des croyants malgré l’ambiance lamentable qui régnait à l’époque de persécution.


D’autres icônes ont témoigné de la venue de Saint Antoine et sa fondation de la vie monastique. Il est représenté dans plusieurs icônes dont celle qui l’incarne avec saint Paul et qui est la plus distinguée. Aux pieds des saints sont dessinés deux lions. Cet animal féroce qui attaquait les hommes à l’époque romaine devient une créature paisible avec le christianisme. Saint Antoine avait plusieurs disciples qui avaient propagé cette nouvelle vie dans le désert égyptien. Ce sont les premiers pères du désert qui ont fondé les plus anciens couvents et monastères connus en Egypte, à l’instar d’un manuscrit de prière de saint Pachôme daté de la fin du VIIe et du début du VIIIe siècles. Aussi, ce sujet est représenté par des fresques représentatives de la vie des premiers saints, et ce sans oublier les fameux manuscrits de Nag Hammadi, dont quelques-uns y sont exposés. Ceci sans oublier de marquer l’exposition d’œuvres qui mettent en relief des siècles après l’entrée des Arabes en Egypte en 642 après JC,  l’influence arabe et islamique sur l’art copte, et vice-versa, surtout dans l’écriture des manuscrits. Des influences intimes de deux religions qui vivent dans un même tissage social. Une manière de refléter selon les organisateurs de l’exposition, « l’influence de l’art islamique sur l’art copte et assurant l’unité de l’art égyptien ».
D’autre part, l’exposition a mis en relief les lieux saints pour les pèlerins chrétiens. Prenons l’exemple de Saqqara incarné par les couronnes et les vestiges du monastère Arméa, Wadi Al-Natroun, connu par ses  monastères de divers styles architecturaux inédits. Quant aux récits de l’évangile, ils sont présentés à travers un nombre considérable de codex qui étaient conservés dans les dépôts du Musée copte.
Le lieu de l’exposition
L’exposition « L’Art copte révélé » a choisi d’héberger au Palais du prince Taz, un des fameux sites archéologiques datant de la période mamelouke. Ce palais situé à mi-chemin entre la mosquée d’Ahmed Ibn Touloun et la mosquée Sultan Hassan, est devenu l’un des plus importants centres culturels et artistiques dans le vieux Caire, connu par les monuments islamiques renommés, à l’instar de la mosquée Sultan Hassan, le Sébile Oum Abbas et Samaa Khana.
D’autre part, il est à savoir que le Conseil suprême des antiquités a pris en charge, en 2006, le projet de la restauration du Musée copte du Caire, qui est l’un des musées les plus importants de l’art copte dans le monde. Le Musée copte du Caire, fondé en premier en 1910, par Morcos Sméka Pacha, un des richissimes égyptiens, a été construit sur un terrain appartenant à la cessation de l’Église copte, et est resté un adepte du Patriarcat copte, jusqu’au temps où il a été soumis à la supervision de l’État égyptien en 1913. 
Le musée copte a été construit derrière les murs de la «forteresse romaine de Babylone, en Egypte. Cette forteresse est l’un des plus célèbres et les plus importants des derniers vestiges de l’Empire romain en Egypte. Le nombre des pièces d’art du musée copte est d’environ 16.000 objets, disposés selon les qualités, en douze sections.
Le musée copte, qui célèbre actuellement ses 100 ans, est l’un des plus importants musées archéologiques en Egypte et dans  le monde entier. Par son contenu et sa valeur historique et archéologique, le musée témoigne d’un rôle majeur dans l’héritage de la civilisation de l’Egypte. Le Musée compte 16,000 œuvres d’art dont 1,200 de vrais trésors. Il possède 6,000 manuscrits dont les plus importants sont les psaumes de David et les manuscrits de Naga-Hamadi.
Les 200 pièces exposées actuellement au Palais d’Al Amir Taz et qui perdureront jusqu’à fin janvier au même site, se déplaceront par la suite en Autriche, puis en Allemagne, et retourneront de nouveau à leur terre natale, en Egypte, pour stationner cette fois-ci à Alexandrie, puis à Assouan. 

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