L’écrivain-observateur

15-12-2011 10:12 AM


Quatre-vingt ans sont passés depuis la mort du célèbre romancier et dramaturge français Georges Courteline. Commémoration d’un grand écrivain.


” Vous avez la vérité gaie et vous êtes l’un des rares dont le rire ne déforme pas la phrase. ”  Une phrase bien touchante écrite par l’écrivain  Alphonse Daudet
 ” Il ne doit rien à personne. Ni à Cervantès, ni à l’humour anglo-saxon, ni même au snobisme. Son génie lui est personnel. Il n’a même pas de comptes à rendre à Molière ! “Sacha Guitry , pour définir le génie de Georges Courteline qui, de son vrai nom Georges Victor Marcel Moinaux est né le 25 juin 1858 à Tours, mort le 25 juin 1929 à Paris, est un romancier et dramaturge français.
Fils de Jules Moinaux, auteur dramatique, qui lui déconseille d’embrasser la carrière littéraire, Georges Courteline se définit lui-même comme un observateur avisé de la vie quotidienne. S’inspirant de ses expériences de militaire, d’employé au ministère des Cultes, d’habitué des cafés parisiens, ou de promeneur solitaire, il s’efforce de retranscrire les petites comédies humaines qui l’entourent en pièces d’un acte, contes ou romans. Il met ainsi en scène des personnages comiques par le contraste qui existe entre leur modeste condition et leur ego très développé. Des fonctionnaires grisés par leur statut, des employés revendicatifs, des maris pleutres ou des dandys fêlés se retrouvent pêle-mêle dans une œuvre magistrale. Tout le génie de Courteline est de faire rire le public tout en attirant la sympathie et l’indulgence pour ces personnages si vrais et si humains. Il touche ainsi aux sources vives de la comédie en suivant sa définition dépeindre les mœurs en riant.
Les premières expériences de Courteline lui ont fourni ses principales sources d’inspiration littéraire. Dans ses premières pièces – ” Les Gaietés de l’escadron ” (1886), ” Lidoire ” (1891) – il s’amuse à tourner en dérision l’armée. ” Messieurs les Ronds-de-Cuir ” (1893) s’attaque aux employés de bureau et aux bureaucrates. ” Boubouroche ” (1893), sa célèbre nouvelle qu’André Antoine lui demande d’adapter pour son Théâtre-Libre, prend pour cible la petite bourgeoisie. Les œuvres suivantes, récits ou pièces de théâtre, sont des croquis pertinents de différents milieux, saisis sur le vif, mais sans vraie méchanceté. ” Un client sérieux ” (1896) et ” Les Balances ” (1901) visent le milieu de la justice et des tribunaux. ” Le commissaire est bon enfant ” et ” Le gendarme est sans pitié ” (1899) dénoncent la bêtise et la méchanceté des forces de l’ordre. Enfin, ” La Peur des coups ” (1894), ” Monsieur Badin ” (1897) et ” La Paix chez soi ” (1903) n’ont d’autre prétention que d’amuser en montrant les ridicules du couple dans son œuvre, servie par un style admirable.
La plume de Courteline a la simplicité et la pureté des grands classiques. Elle lui vaut une reconnaissance rapide. André Antoine lui demande d’écrire pour son Théâtre Libre, Boubouroche entre au répertoire de la Comédie Française en 1910, et Courteline est élu à l’Académie Goncourt en 1926.
Courteline a donné une remarquable description des travers de son époque. Pour sa peinture des caractères, il a notamment su utiliser les dialogues dont il a fait un des ressorts essentiels de son comique. Ses personnages sont tous d’une médiocrité rare et remarquable, toujours inspirée du quotidien. D’où surgit l’absurde dans ses oeuvres.


Œuvres Georges Courteline.


    * Les Gaîtés de l’escadron, 1886
    * Les Femmes d’amis, 1888
    * Le Train de 8 heures 47, 1888
    * Messieurs les ronds-de-cuir, 1893
    * Boubouroche, 1893
    * Ah ! Jeunesse !, 1894
    * La Peur des coups, 1895
    * Monsieur Badin, 1897
    * Une lettre chargée, 1897
    * La Voiture versée, 1897
    * Les Boulingrin, 1898
    * Le gendarme est sans pitié, 1899
    * Le commissaire est bon enfant, 1900
    * L’Article 330[1], 1900
    * Les Balances, 1901
    * La Paix chez soi, 1903
    * La Conversion d’Alceste, 1905
    * La Cruche, 1909
    * Les Linottes, 1912
    * Le Gora, 1920
    * Godefroy, pièce en un acte avec une musique de Claude Terrasse

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