Le pire désastre naturel au Pakistan

15-12-2011 09:06 AM


 L’ONU doit aider le gouvernement pakistanais face aux inondations afin de prévenir un renforcement des extrémistes qui voudraient tirer parti du “pire désastre naturel” que le pays ait connu, estime mercredi l’envoyé spécial des Nations unies au Pakistan, Jean-Maurice Ripert. Le Pakistan est frappé depuis deux semaines par de gigantesques inondations en raison d’une mousson exceptionnellement violente. “Nous espérons tous que les militants ne profiteront pas des circonstances pour marquer des points”, a déclaré au journal Le Monde Jean-Maurice Ripert, en référence aux ONG islamiques parfois liées aux extrémistes, qui apportent aussi leur aide aux réfugiés dans les régions frappées par le désastre. “La misère du peuple peut toujours être exploitée par des gens qui ont des objectifs politiques ou militants”, a poursuivi le diplomate français.  “Pour nous, l’essentiel est d’aider les autorités du Pakistan à travailler ensemble, à fixer les priorités et à les mettre en oeuvre. C’est la meilleure réponse à apporter à ceux qui veulent utiliser la catastrophe à d’autres fins”, a-t-il ajouté. “C’est une catastrophe d’une immense ampleur. Le nombre de victimes, probablement entre 1.500 et 2.000, n’est pas comparable au tsunami (220.000 morts en Asie). Mais ce qui est insupportable pour le Pakistan, c’est le nombre de personnes affectées, près de 15 millions, l’ampleur des surfaces agricoles touchées et les conséquences économiques et sociales qui se feront sentir pendant des années”, a jugé Ripert. “C’est le pire désastre naturel que le pays ait connu”, a-t-il souligné, relevant que “nous sommes à peine à la moitié de la mousson” et que six millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire. Face aux inondations qui ont plongé le Pakistan dans la pire crise humanitaire de son histoire, les organisations caritatives islamiques ont été bien plus promptes à réagir que le gouvernement, inquiétant Washington qui les soupçonne d’extrémisme. L’une des plus célèbres de ces ONG, la Jamaat-ud-Dawa, officiellement interdite au Pakistan et qui figure sur une liste ONU des organisations terroristes, est ces jours-ci, comme souvent, très présente auprès des quelque 15 millions de Pakistanais sinistrés, souvent totalement démunis. La mobilisation de ces organisations, d’autant mieux accueillie chez des victimes qui dénoncent pour beaucoup le manque d’efficacité du gouvernement depuis le début de cette crise, ne cesse d’inquiéter les Etats-Unis, qui les soupçonnent en partie d’être un outil de propagande de l’extrémisme.
  Porte-hélicoptères américain


Les Etats-Unis ont déployé au large du Pakistan un porte-hélicoptères qui leur permettra de multiplier par trois le nombre d’appareils mis au service des victimes des inondations meurtrières dans ce pays, a annoncé mercredi le ministre de la Défense, Robert Gates.
Les Etats-Unis déploient le Peleliu, un navire d’assaut amphibie mouillant au large de Karachi, qui va leur permettre de faire tourner 19 hélicoptères, soit “trois fois plus que nous n’en avons fourni jusqu’à présent”, a déclaré M. Gates. Les Etats-Unis avaient jusqu’à présent six hélicoptères, venus d’Afghanistan, pour aider les millions de victimes des inondations qui touchent le Pakistan. “Les inondations au Pakistan sont potentiellement plus catastrophiques pour le pays que ne l’a été le tremblement de terre il y a quelques années”, a souligné M. Gates, ajoutant que “le président (Barack Obama) veut prendre les devants en offrant son aide aux Pakistanais”.  Les hélicoptères envoyés d’Afghanistan vont retourner sur leur théâtre d’origine, a expliqué M. Gates. Les hélicoptères envoyés d’urgence ont déjà secouru 3.000 personne et permis de livrer environ 146 tonnes d’aide, selon le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell. A terme, le Peleliu sera remplacé sur zone par un autre navire, le Kearsarge, qui devrait permettre d’augmenter encore les capacités d’aide, a précisé M. Gates. M. Gates était à Tampa pour installer officiellement dans ses fonctions le général américain James Mattis, qui a pris mercredi soir la tête du commandement chargé de superviser de concert les guerres en Irak et en Afghanistan, en remplacement du général David Petraeus, devenu le commandant en chef des troupes internationales en Afghanistan.

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