Le Nord-Soudan tente de retarder le référendum

15-12-2011 09:06 AM


   Le Sud-Soudan accuse le Nord de vouloir retarder l’organisation du référendum prévu en janvier 2011 sur son indépendance. Cette situation pourrait dégénérer en nouveaux affrontements armés entre les deux parties du pays. Menace d’une reprise du conflit armé entre le Nord et le Sud Soudan. Pagan Amum, un des principaux responsables politiques de cette région du plus grand pays d’Afrique a déclaré que le conflit avec le Nord risquait de reprendre si Khartoum essayait d’ajourner le référendum de janvier prochain sur l’indépendance du Sud-Soudan. Selon Pagan Amum, le Sud-Soudan ne reculerait devant aucun moyen, pour faire échec à toute manœuvre visant à retarder la consultation populaire, initialement prévue le 9 janvier 2011. En 2005, un accord entre le Nord et le Sud-Soudan avait été conclu sous l’égide de la communauté internationale pour mettre fin à quatre décennies de guerre ayant coûté la vie à plus de deux millions de personnes. Il stipule que les habitants du Sud-Soudan doivent se prononcer par référendum sur leur indépendance. Après la signature de l’accord, les négociations pour son application, notamment l’organisation du référendum, ont continué, parfois dans un climat tendu. Le Sud-Soudan a ainsi pu, avec l’appui de l’Organisation des Nations unies (Onu), se doter d’institutions politiques, par le biais des élections.  Importantes divisions  Dans ce contexte, le chef de la commission chargée d’organiser le référendum sur l’indépendance du Sud-Soudan prévu le 9 janvier a reconnu d’importantes divisions paralysant l’organisation de ce scrutin qui ne répond déjà plus aux critères établis par la loi référendaire. La commission, composée de cinq sudistes et quatre nordistes, n’est pas parvenue depuis sa formation fin juin à un consensus sur l’identité de son secrétaire général, qui sera responsable de la mise en oeuvre des aspects techniques et administratifs du référendum. Selon des sources politiques, deux candidats nordistes ont été rejetés par la majorité de la commission. Et aucun vote n’a eu lieu sur un candidat originaire du Sud-Soudan.” Depuis juin, nous avons accordé 63 postes si l’on inclut ceux au sein de la commission. Quatre ont été accordés à des nordistes et 59 à des sudistes. Alors c’est quoi cette farce à propos de la nomination d’un nordiste au poste de secrétaire général, cela ferait cinq nordistes et 59 sudistes”, a dit, le chef de la commission, Mohamed Ibrahim Khalil, un nordiste et ancien ministre des Affaires étrangères. Or la loi référendaire a été votée en décembre dernier et la commission mise sur pied fin juin. “On nous a donné un peu plus de six mois pour faire un travail requérant 42 mois selon les auteurs de la Constitution. Le temps est notre principal obstacle”, a déclaré Khalil. Selon le Centre des médias soudanais, un organe de presse proche des services de renseignements, la commission a demandé à la présidence un “report” du référendum.  Rôle “très coûteux”  De sa part, Pagan Amum, un négociateur de l’Armée populaire de libération du Soudan, un ancien groupe rebelle du Sud-Soudan, a affirmé que le Sud rejetterait toute tentative de retarder le référendum prévu le 9 janvier 2011. Il a insisté sur l’importance de poursuivre les négociations pour s’assurer que le Soudan “ne retourne pas en conflit”. Lors d’une conférence de presse, il a affirmé qu’il souhaitait des relations amicales entre les deux régions du pays. La Mission des Nations unies au Soudan, une opération de maintien de la paix qui coûte un milliard de dollars par année, a supervisé l’accord de paix et contribué à l’organisation des élections d’avril au Soudan. Le haut responsable des Nations unies dans le sud du Soudan, David Gressly, a affirmé que l’organisation était prête à jouer un rôle “très coûteux” dans la tenue du référendum. Selon lui, il y a encore de l’espoir que le référendum puisse avoir lieu le jour prévu.

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