L’Armée syrienne chasse les citoyens même au bord de la frontière

15-12-2011 09:07 AM


 
La France ne ménage pas ses efforts pour convaincre une large majorité de membres du Conseil de Sécurité de l’ONU de se prononcer en faveur d’une résolution qui condamnerait la répression du mouvement de contestation en Syrie. Les efforts de la diplomatie française au Conseil de sécurité restent vains. Le vote d’une résolution condamnant la répression du mouvement de contestation en Syrie se heurte à un mur. Dotées d’un droit de veto en tant que membres permanents, la Russie, alliée traditionnelle de la Syrie, et la Chine restent fermement opposées à toute mesure à l’encontre de Bachar al-Assad et de son régime.  Si la France, appuyée par le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Portugal et plus discrètement par les États-Unis, est certaine de réunir les neuf voix nécessaires à l’adoption de la résolution – sauf veto -, elle s’efforce néanmoins d’en obtenir 11 sur les 15 pays qui composent le Conseil de sécurité. “Les Français sont persuadés qu’en ne réunissant que le minimum requis de neuf voix, ils se heurteront avec certitude à un veto russe”, explique les analystes. Avec 11 voix, les Européens pourront faire pression sur la Russie et l’isoler, dans le but de la faire hésiter à utiliser son droit de veto. “Nous mettrions ce projet de résolution aux voix et nous verrions si la Russie et la Chine persévèrent dans leur veto”, a déclaré, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, devant l’Assemblée nationale française.
 
Réfugiés syriens
Dans ce contexte, le Croissant Rouge turc a érigé un nouveau camp destiné aux réfugiés syriens, mardi dernier, à Guvecci. Quelque 8500 Syriens ont franchi la frontière séparant les deux pays. Les réfugiés fuyaient le secteur de Jisr Al-Choughour, dans le nord de la Syrie, où l’armée syrienne est intervenue en force. Des milliers de Syriens demeurent de l’autre côté de la frontière, où ils vivent dans des conditions parfois difficiles. Par ailleurs, des milliers de civils ont fui mercredi dernier la ville de Maarat al Noumaane, dans le nord de la Syrie, de crainte d’une offensive de l’armée gouvernementale qui poursuit la répression des manifestations hostiles au président Bachar Al-Assad. 
Les blindés de l’armée se sont également déployés dans l’Est, à Deir al Zor et autour d’Albou Kamal, à la frontière avec l’Irak. C’est de cette région que la Syrie extrait chaque jour 380.000 barils de pétrole. Maarat al Noumaane est une cité de 10.000 habitants sur la route qui relie la capitale, Damas, à Alep, la deuxième ville de Syrie. Les chars et véhicules blindés de l’armée s’en sont rapprochés après avoir écrasé les mouvements de révolte dans les villages autour de Djisr al Choghour, non loin de la frontière turque. Des centaines de personnes ont été arrêtées. Près des trois quarts de la population ont fui, a précisé Osman al Bedeioui. Des hélicoptères ont amené des renforts au camp militaire de Wadi al Deif, à quelques kilomètres de la ville, a-t-il dit. Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU avait demandé l’ouverture d’une enquête sur l’effusion de sang en Syrie. 
 
Un émissaire spécial à Ankara
Un communiqué publié après un conseil des ministres mardi dernier a précisé que le Croissant-Rouge syrien allait coopérer avec les autorités turques pour “faciliter le retour des citoyens syriens”. L’agence de presse turque Anatolie rapporte qu’un émissaire d’Assad, Hassan Tourkmani, est arrivé dans la journée à Ankara pour des entretiens avec le Premier ministre Recep Tayyip Ergodan, il y a peu très proche du président syrien mais qui a récemment critiqué la “sauvagerie” de la répression. Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, s’est rendu mercredi dernier dans la province turque de Hatay pour visiter les camps de réfugiés. Il devait rentrer en soirée à Ankara pour rencontrer Hassan Tourkmani. La Turquie est confrontée à un afflux de réfugiés syriens, qui étaient mardi au nombre de 8.538.
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu s’est rendu mercredi dernier à Hatay pour voir sur place les mesures mises en place par la Turquie pour accueillir les réfugiés syriens et rencontrer des Syriens qui ont traversé la frontière, a rapporté l’agence de presse Anatolie. Davutoglu a convoqué en outre jeudi à Ankara une réunion des ambassadeurs turcs en poste dans les pays arabes afin d’évoquer la crise syrienne et le Printemps arabe. Depuis le 15 mars, plus de 1.200 opposants sont morts et 10.000 autres ont été arrêtés en Syrie, selon des ONG. Erdogan a déclaré la semaine dernière que son pays ne fermerait pas ses portes aux Syriens voulant y trouver refuge.
 
Soutien iranien
L’Iran “soutient les attaques brutales” du président syrien Bachar al-Assad contre les manifestants dans son pays, a dénoncé mardi la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. “Aujourd’hui en Syrie, l’Iran soutient les attaques brutales du régime Assad contre des manifestants pacifiques et les actions militaires contre ses propres villes”, écrit la chef de la diplomatie américaine dans un communiqué publié pour commémorer les deux ans de la répression ayant suivi l’élection présidentielle contestée de juin 2009 en Iran. Londres a répété jeudi que l’Iran soutenait la Syrie dans sa répression du mouvement de contestation, malgré la convocation du chargé d’affaires britannique à Téhéran par les autorités iraniennes à la suite de premières accusations. Plus tôt dans la journée, la télévision d’Etat iranienne avait affirmé que les autorités iraniennes avaient signifié à la chargée d’affaires britannique à Téhéran, Jane Marriott, qu’elles jugeaient infondées des déclarations du chef de la diplomatie britannique William Hague, faites mardi devant le Parlement.
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