La zone euro parvient à un accord

15-12-2011 09:07 AM


Au bout du suspense, et après plus de dix heures de sommet, les dirigeants de la zone euro sont parvenus dans la nuit de mercredi à jeudi à arracher un accord sur la restructuration de la dette grecque, l’accroissement des capacités du fonds de soutien à l’euro et la recapitalisation des banques.
Complexe, bancal, truffé de points d’interrogations et sans doute incomplet, cet accord n’en demeure pas moins le plus ambitieux trouvé par les chefs d’Etat et de gouvernement de la monnaie unique depuis l’éclatement de la crise de la dette, en Grèce, fin 2009.
Ce nouveau programme a dû être négocié pied à pied et parfois en tête à tête entre les banquiers et Nicolas Sarkozy et Angela Merkel eux-mêmes, qui ont dû mettre tout leur poids dans la balance pour forcer la décision.
Il prévoit de ramener la dette grecque de plus de 160% du PIB actuellement à 120% en 2020, un niveau jugé supportable par les autorités européennes.
Pour ce faire, les gouvernements de la zone euro mettront sur la table 130 milliards d’euros, sous forme de prêts, alors que les créanciers privés devront effacer quelque 100 milliards des 210 milliards d’euros de titres grecs qu’ils détiennent.
Cette contribution volontaire, qui sera recueillie d’ici la fin de l’année, équivaudra à un abandon de créance de 50%, ont dit Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.
Le directeur général de l’Institut de la finance internationale (IFI), Charles Dallara, qui représentait les banques dans la négociation, s’est félicité de cet accord qui révise le plan agréé le 21 juillet dans lequel le secteur privé n’était engagé qu’à hauteur de 50 milliards d’euros.
Soutien du FESF
Les Européens se sont également entendus sur une démultiplication des capacités du Fonds européen de stabilité financière (FESF) jusqu’à un volume de 1.000 milliards d’euros, susceptible de rassurer les marchés sur sa capacité à voler le cas échéant au secours de pays comme l’Italie ou l’Espagne.
Ce Fonds disposait à sa création de 440 milliards d’euros mais après avoir été mis à contribution pour aider le Portugal et l’Irlande, et en raison d’un complexe montage financier pour lui octroyer une note AAA, il ne dispose plus aujourd’hui que d’une capacité effective estimée à 250 milliards d’euros.
L’effet de levier sera obtenu via un double mécanisme. Il s’agira d’une part d’assurer partiellement les dettes souveraines émises par des pays en difficulté et, d’autre part, de créer un nouveau “véhicule spécial” adossé au FESF et au Fonds monétaire international (FMI) et auquel participeront des investisseurs internationaux, comme la Chine ou d’autres grands pays émergents.
Le directeur général du FESF, Klaus Regling, se rendra par ailleurs en Chine afin de rencontrer des investisseurs.
Comme attendu, les dirigeants des Vingt-Sept ont aussi endossé sans changement le troisième volet de la réponse européenne, un plan de recapitalisation des banques à hauteur de 106 milliards d’euros d’ici le 30 juin 2012, dont 8,8 milliards pour les banques françaises.
Ce plan prévoit également des garanties publiques destinées à permettre aux banques de s’assurer des financements à moyen et long terme, sur le modèle de celles qui avaient été mises en oeuvre à l’automne 2008, au plus fort de la crise financière.
Le sommet a enfin été l’occasion pour Silvio Berlusconi de faire quelque vagues promesses de réformes économiques, loin des engagements fermes attendus.
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