La voie diplomatique reste ouverte avec l’Iran

15-12-2011 09:06 AM


L’Iran est prêt à reprendre les négociations sur son programme nucléaire avec les grandes puissances à certaines conditions, a déclaré le président Mahmoud Ahmadinejad. Téhéran est partisan d’un dialogue avec la communauté internationale, mais les grandes puissances doivent d’abord être punies pour la dernière série de sanctions de l’ONU imposée à l’Iran, a affirmé mercredi le président iranien. Mahmoud Ahmadinejad, qui était en déplacement à Shahr-e-Kord, dans le centre de l’Iran, a précisé qu’il y avait des conditions pour que Téhéran s’assoit et discute avec “ceux qui sont derrière” les nouvelles sanctions de l’ONU. Il a tenu ces propos alors que la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Catherine Ashton, a invité cette semaine le principal négociateur iranien sur le nucléaire, Saïd Jalili, à des discussions sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. La voie diplomatique reste ouverte avec l’Iran sur le dossier nucléaire, mais c’est à la république islamique de “prendre des mesures concrètes”, a affirmé la Maison Blanche, après des déclarations du président iranien en faveur d’un échange de combustible. “Comme nous l’avons dit depuis le début, la voie diplomatique reste possible au moment où nous faisons progresser les sanctions, mais c’est à l’Iran de prendre des mesures concrètes pour répondre à ses obligations internationales s’il ne veut pas être davantage isolé”, a affirmé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Michael Hammer.
De sa part, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, cité par la télévision d’Etat, avait indiqué que la proposition iranienne, soutenue par la Turquie et le Brésil, d’un échange de combustible nucléaire avec les grandes puissances, était “toujours valable”. Mais Hammer a rappelé que “les Etats-Unis, la Russie et la France ont transmis à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) notre réponse commune à la dernière communication de l’Iran à l’AIEA la semaine dernière”, réponse qui faisait était de l'”inquiétude” persistante de ces pays quant au programme nucléaire iranien, soupçonné d’avoir des visées militaires. “Si l’Iran signale qu’il est prêt à répondre à ces inquiétudes de manière constructive, nous serons en mesure de décider des prochaines étapes pour parvenir à un accord et répondre concrètement aux inquiétudes de la communauté internationale”, a conclu Hammer dans un communiqué.
L’Iran a proposé aux grandes puissances, dans le cadre d’un accord avec le Brésil et la Turquie, d’échanger en territoire turc 1.200 kg de son uranium faiblement enrichi (à 3.5%) contre 120 kg de combustible enrichi à 20% destiné au réacteur de recherche médicale de Téhéran. Cette offre est proche de celle faite en septembre par le groupe de Vienne (Etats-Unis, Russie et France), rejetée par Téhéran, pour créer un climat de confiance autour du programme nucléaire iranien dont les grandes puissances craignent qu’il n’ait des visées militaires. Mais parallèlement à sa proposition d’échange, l’Iran avait dit qu’il comptait poursuivre l’enrichissement de son uranium à 20%. Téhéran affirme vouloir utiliser l’uranium enrichi comme combustible pour un réacteur de recherche médicale mais l’Occident craint qu’il ne serve en définitive à fabriquer une arme atomique.
Les grandes puissances ont accueilli froidement la proposition irano-turco-brésilienne, jugeant qu’elle venait trop tard et que l’Iran cherchait surtout à gagner du temps. Interrogé sur les déclarations d’Ahmadinejad, le porte-parole du département d’Etat, Philip Crowley, a souligné qu’il restait à l’Iran à “répondre à la réponse” des grandes puissances à l’offre tripartite. Crowley a marqué par ailleurs sa satisfaction de voir l’Europe s’apprêter à renforcer, à l’occasion du Conseil européen jeudi, les nouvelles sanctions adoptées par l’ONU le 9 juin.

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