La pression économique sur la table du sommet Chine-UE

15-12-2011 09:06 AM

Abdel Massih Felli


La 13ème rencontre des dirigeants chinois et européens a eu lieu mercredi dernier à Bruxelles. Le Premier ministre chinois Wen Jiabao, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso étaient présents.  L’année 2010 correspond au 35e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’Union européenne. Cette rencontre est la première dans le cadre du mécanisme de rencontre Chine-UE depuis l’entrée en vigueur du “Traité de Lisbonne”. La Chine espère que cette rencontre permettra aux relations sino-européennes de prendre un nouveau départ et qu’elle remplira trois objectifs principaux : orienter le développement des relations sino-européennes avec une vision globale et stratégique, planifier les coopérations pragmatiques dans tous les domaines et réajuster le mécanisme de dialogue Chine-UE, et, enfin, renforcer la communication et la coordination au niveau des problèmes globaux et faire avancer le Sommet du G20 à Séoul ainsi que la Conférence de Cancun. Les tensions entre grandes puissances économiques liées aux changes ont éclaté au grand jour mercredi, plusieurs dirigeants occidentaux mettant en garde la Chine et d’autres pays émergents contre la tentation de faire baisser leurs devises, en expliquant qu’une telle démarche pourrait compromettre la reprise. Le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a ainsi déclaré que les pays dégageant d’importants excédents devaient laisser leur monnaie s’apprécier pour empêcher une vague de dévaluations compétitives. “Quand de grandes économies disposant de taux de change sous-évalués font en sorte d’empêcher leur monnaie de s’apprécier, cela encourage d’autres pays à faire de même”, a-t-il dit dans un discours à Washington, où le Fonds monétaire international (FMI) tient cette semaine son assemblée générale. Avant lui, Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI, avait constaté, dans un entretien au “Financial Times”, une tendance croissante à utiliser les changes “comme une arme de politique” pour favoriser les exportations. “Mise en pratique, une telle idée constituerait un risque très grave pour la reprise mondiale. Toute approche semblable aurait un effet défavorable et particulièrement dommageable sur le long terme”, a-t-il ajouté. Mais la Chine, cible évidente de ces critiques et accusée depuis des années par ses grands clients occidentaux d’entretenir la faiblesse du yuan pour favoriser ses entreprises, a rejeté ces appels. La faiblesse des taux d’intérêt en Europe et au Japon, et la perspective d’un nouvel assouplissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale, qui aurait pour effet d’affaiblir le dollar, ont propulsé les changes en tête de l’ordre du jour de la réunion informelle des ministres des Finances du G7 vendredi à Washington, en marge des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale.  Dans ce contexte, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a demandé aux Européens d’arrêter de “faire pression pour une réévaluation du yuan”, soulignant qu’une appréciation brusque de la monnaie créerait des tensions sociales en Chine. “Je dis aux dirigeants européens: ne rejoignez pas le choeur qui fait pression (auprès de la Chine) pour une réévaluation du yuan”, a déclaré Wen, lors d’un forum économique à Bruxelles. “Certainement, nous mènerons des réformes”, a-t-il ajouté. “Mais d’un côté, nous devons maintenir la relative stabilité du yuan”. Une appréciation brusque de la monnaie chinoise “conduirait beaucoup d’entreprises chinoises à la faillite, mettant des gens au chômage  et créant des troubles sociaux”, a-t-il encore estimé. Or “si l’économie chinoise est en crise, cela ne sera pas une bonne chose pour le monde dans son ensemble”, a-t-il mis en garde.  Coopération culturelle La Chine et l’Union européenne (UE) doivent également promouvoir les interactions entre leurs institutions culturelles et encourager la coopération dans le secteur culturel et les produits et services connexes, a-t-il ajouté. “Je souhaite vivement que davantage de presonnes en Chine et dans les pays de l’UE, surtout parmi les jeunes générations, puissent mieux connaître les situations et cultures des deux parties par le biais de rencontres directes et d’expériences de première main, afin de promouvoir le développement stable et sain des relations Chine-UE”, a indiqué Wen. A l’heure de la mondialisation, la Chine préconise le respect total des traditions culturelles, des systèmes sociaux et des voies de développement de chaque pays, appelant à une attitude ouverte et inclusive envers les différentes civilisations. La communication et la coopération culturelles sont nécessaires pour relever les nombreux défis communs mondiaux, a estimé Wen. “Le Forum culturel Chine-UE de haut niveau est un excellent point de départ dans ce domaine”. Le Premier ministre a mis l’accent sur l’importance d’organiser un tel forum culturel, le premier du genre, au moment où la Chine et l’UE célèbrent le 35e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques cette année.   

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