La paix face aux conséquences du raid israélien

15-12-2011 09:05 AM

Abdel Massih Felli


Barack Obama a rencontré mercredi dernier le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas pour faire le point sur les négociations de paix indirectes israélo-palestiniennes parrainées par les Etats-Unis, une semaine après l’arraisonnement sanglant par Israël d’une flottille pour Gaza. La visite du président de l’autorité palestinienne à la Maison Blanche a fait suite à celle du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Mais ce dernier a coupé court à son voyage en Amérique du Nord pour s’occuper des conséquences du raid israélien qui a fait neuf morts le 31 mai dans les eaux internationales. Sans aller jusqu’à condamner l’assaut, le président Obama a affirmé que “le statu quo est intenable” au Proche-Orient. Outre les négociations indirectes, dites “de proximité” ayant repris il y a un mois, premier timide résultat engrangé sur ce dossier pourtant érigé en priorité de la politique étrangère d’Obama, la situation humanitaire à Gaza était à l’ordre du jour de la rencontre, selon un haut responsable américain. Obama et Abbas, qui se sont revus pour la première fois depuis septembre 2009, “ont passé en revue les progrès des négociations de proximité et discuté des efforts communs pour parvenir à une paix au Proche-Orient”, a expliqué ce responsable sous couvert d’anonymat, le but étant de parvenir à obtenir des deux parties qu’elles parlent sans intermédiaire. Mais il s’agit aussi d'”examiner les idées pour une stratégie à long terme qui fasse progresser la cause d’une meilleure existence pour les gens de Gaza”, territoire subissant un blocus israélien, sauf pour les produits de première nécessité, depuis que le Hamas en a pris le contrôle en évinçant le Fatah de Abbas en 2006. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a appelé Obama, à faire d’importantes démarches pour mettre fin à l’occupation israélienne. “La fondation d’un Etat indépendant palestinien sur la terre occupée en 1967 est cruciale pour la solution du conflit israélo-palestinien”, a indiqué le négociateur palestinien en chef, Saëb Erekat, lors d’un entretien sur la radio, Voix de la Palestine. Palestiniens et Israéliens ont entamé en mai dernier les négociations de proximité sous l’égide américaine, grâce aux efforts déployés par l’émissaire américain au Moyen-Orient, George Mitchell, qui a fait des navettes entre les deux parties, depuis le démarrage des entretiens. Droit absolu Dans ces conditions, le vice-président américain Joe Biden rencontrait en Egypte le président Hosni Moubarak, sur fond de tensions au Moyen-Orient après le raid israélien meurtrier contre une flottille internationale d’aide destinée à Gaza. Biden est arrivé en compagnie de hauts responsables de la Maison Blanche et d’officiels de la sécurité nationale. L’Egypte est la première étape d’une tournée africaine qui le conduisait aussi au Kenya et en Afrique du Sud. Moubarak et Biden ont discuté de toute une série de questions bilatérales et régionales. Le vice-président américain devait initialement se rendre en Egypte en mars mais la visite avait été annulée à la suite de l’hospitalisation du chef de l’Etat égyptien. Sa visite survient après un raid meurtrier le 31 mai de commandos israéliens à l’encontre d’une flottille internationale d’aide qui cherchait à briser le blocus israélien imposé à la bande de Gaza. Biden a affirmé qu’Israël avait le “droit absolu” de défendre sa sécurité, tout en soulignant qu’il fallait trouver une solution à la “mauvaise” situation à Gaza. De sa part, le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit a déclaré qu’Israël dit “avoir honte d’avoir attaqué le navire turc qui transportait de l’aide humanitaire”, soulignant toutefois que les pourparlers indirects se poursuivaient. Commission d’enquête Les principaux ministres du gouvernement israélien ont examiné les contours de la “commission juridique d’enquête” envisagée par Israël pour répondre aux appels pressants à une enquête internationale après le raid sanglant contre une flottille pour Gaza. “Le cabinet restreint s’est réuni pour discuter de la constitution d’une commission juridique d’enquête” sur l’affaire de la flottille, a déclaré un haut responsable qui a requis l’anonymat. Selon les radios israéliennes, les sept ministres de cette instance ont présenté leurs conclusions dans la journée à l’administration américaine, qui a réclamé “une participation internationale à l’enquête sur l’assaut du 31 mai”. Le cabinet a également discuté d’un éventuel allègement du blocus de la bande de Gaza, a indiqué la radio militaire. Selon les médias israéliens, Netanyahu veut s’épargner une commission d’enquête internationale et a opté pour une commission juridique d’enquête au mandat limité aux aspects légaux de l’intervention et du blocus mais avec une possible composante étrangère. L’armée israélienne a de son côté chargé le général de réserve Giora Eiland de superviser une “équipe d’experts”, composée de généraux de réserve, qui rendra ses propres conclusions d’ici le 4 juillet sur le déroulement du raid. La question d’un éventuel allègement du blocus a fait l’objet d’un entretien la veille à Jérusalem de M. Nentanyahu avec Tony Blair, le représentant du Quartette (USA, Russie, UE, ONU), a indiqué sous condition d’anonymat un proche du cabinet restreint cité par Maariv. “Netanyahu doit se rendre à la Maison Blanche d’ici fin juin pour s’entretenir avec Obama”, a de son côté indiqué sous condition d’anonymat un haut responsable israélien.

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