La Norvège prise en otage par l’extrême droite

15-12-2011 09:07 AM


  La famille royale allume des chandelles à la Cathédrale d##Oslo en hommage aux victimes du massacre en Norvège. De gauche à droite, la reine de la Norvège, Sonja, la princesse Ingerid Alexandra, le prince Sverre Magnus, le prince couronné Haakon, Marius et la princesse couronnée… 
 
                                                                                                                                                                                              
                                                                                                                                                                                                
Le Premier ministre travailliste Jens Stoltenberg s’engage à réévaluer les mesures de sécurité. “Après l’enquête et quand, d’une certaine façon, nous aurons fini de réconforter ceux qui ont perdu des proches, le moment viendra d’examiner toutes les expériences que nous tirons de cette opération”. Jusqu’à présent, il n’a eu de cesse d’appeler ses concitoyens à “conserver leurs valeurs”, comme la démocratie et l’ouverture. “Il y aura une Norvège avant le 22 juillet et une Norvège après. Mais c’est à nous de décider laquelle”, disait-il à plus de 100.000 personnes rassemblées sur les rives du fjord d’Oslo. De leur part, les experts de l’UE en terrorisme se sont réunis jeudi dernier à Bruxelles avec leurs homologues norvégiens pour une analyse des moyens dont dispose l’UE pour prévenir des actions comme celles perpétrées en Norvège. Le pays est membre de l’espace Schengen, mais pas de l’UE, et participe au grand marché intérieur de l’UE. “
L’extrême droite inquiète 
A noter que l’auteur de la double attaque à Oslo et Utoya a voulu diffuser son message en Europe. A chaque jour son lot de révélations. Moins d’une heure et demie avant de déclencher les attaques qui ont tué 76 personnes à Oslo et Utoeya, Anders Behring Breivik avait envoyé son manifeste à 1.000 personnes, a révélé mardi le Guardian. Le double attentat commis à Oslo par un militant d’extrême droite inquiète le Front national qui craint des répercussions sur son image. Craignant les risques d’amalgame entre cet attentat et la mouvance nationaliste dans son ensemble, le député européen du FN, Bruno Gollnisch n’a pas attendu les critiques pour crier à la “manipulation médiatique”. Visiblement agacé par la présentation faite par les médias d’Anders Breivik, décrit comme un “fondamentaliste chrétien”, Bruno Gollnisch a dénoncé dans un communiqué, un “nouveau Carpentras”. Une affaire dans laquelle le Front national avait été accusé de la profanation d’un cimetière juif en 1990. Selon l’ex-numéro deux du FN, l’appartenance présumée à la franc-maçonnerie rendrait peu crédible cette description du meurtrier.  
Criminalité liée aux technologies
Une heure et demie avant de commettre l’irréparable, Breivik a pris le temps de poster par courriel son “manifeste” de près de 1500 pages à un millier de personnes. Si nombre d’entre elles vivent en Grande Bretagne, environ 130, et en Italie  115 , des Français au nombre de 74  ont été les destinataires de l’e-mail envoyé par le tueur. “C’est une estimation basse, explique une source policière française basée en Europe. Il existe des adresses de type “hotmail.com” ou “live.com” qui ne nous permettent pas pour le moment de connaître le pays destinataire.” C’est l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) qui enquête en France contre les contenus qui portent atteinte à la dignité humaine, qui prônent le terrorisme, la violence, le racisme ou encore la xénophobie. Cette année, elle a procédé à la fermeture de 424 sites. Elle n’est pas saisie, pour le moment, d’une enquête sur les ramifications françaises en ligne concernant Anders Behring Breivik.
Attentat contre l’islamisation en Europe
Au cours des 1518 pages de son manifeste, Anders Behring Breivik réserve une place de choix à la France, pays européen qu’il juge le plus touché par l’islamisation, et où pourrait s’initier la révolte qu’il appelle de ses vœux. Au fil des 1518 pages de ce violent testament, qui manie les thèses les plus extrêmes pour appeler à l’insurrection contre les musulmans, la France et les Français sont cités à 548 reprises, plus que l’Allemagne (457 citations), la Norvège (422 citations), et que n’importe quel autre pays ou peuple européen. Geir Lippestad, l’avocat  de Breivik, a déclaré à la presse, que son client est malade et pourrait refuser de plaider la folie dans la mesure où il pense être “le seul à détenir la vérité”.
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