Jean-Paul II (1920 – 2005)

15-12-2011 09:07 AM


 
Humaniste et progressiste pour les uns, encore trop conservateur pour les autres, Jean-Paul II a été béatifié à Rome à l’issue d’un “procès” exceptionnellement rapide. Un miracle a été authentifié par l’église : la guérison d’une religieuse française. Avec vingt-six années passées au Vatican, Jean-Paul II a réalisé le troisième plus long pontificat de l’histoire. Globe-trotter infatigable, le Pape a été à la rencontre des fidèles à travers le monde. A chaque visite, ce sont des centaines de milliers de personnes qui viennent à la rencontre du Très Saint Père. Homme de prière et homme d’action, il a accompli son rôle de Pape avec une formidable énergie, étant à la fois chef spirituel de l’Eglise, médiateur politique et diplomate.  
 Sa jeunesse 
Karol Wojtyla, qui prendra ensuite le nom de Jean-Paul II, naît en 1920 à Wadowice, une petite ville de Pologne.  Son père est officier au 12ème régiment d’infanterie. Karol Wojtyla reçoit une éducation religieuse. Il perd sa mère alors qu’il a neuf ans, et son frère trois ans plus tard. Le jeune garçon passe son bac en 1938 puis se dirige vers des études de philosophie polonaise. Il suit également  des cours de théâtre. Mais, avec l’occupation des Allemands, l’université de Cracovie est contrainte de fermer. Karol Wojtyla va alors travailler dans une usine chimique. Il  restera très marqué par la déportation de certains de ses compatriotes. Autre tragique événement pour le futur pape, son père meurt en 1941. C’était le dernier membre de sa famille.
En 1942, l’université de Cracovie rouvre clandestinement ses portes et  Karol Wojtyła reprend ses études. Il s’inscrit au séminaire. En octobre 1944, le cardinal Mgr Sapieha l’accueille avec d’autres séminaristes dans son Palais, les protégeant ainsi des camps de la mort.
 La prêtrise
Cracovie est libérée des Nazis en janvier 1945. Karol Wojtyla est ordonné prêtre le 1er novembre 1946. Il est envoyé à Rome pour compléter sa formation. Il y reste deux ans et soutient une thèse en théologie sur « La foi dans la pensée de saint Jean de la Croix ». 
De retour en Pologne, le jeune abbé rejoint la paroisse de Niegowic, puis devient vicaire de Saint-Florian de Cracovie de 1949 à 1951. A cette époque, il s’occupe et s’investit beaucoup auprès de groupes de jeunes. Il entreprend un doctorat en philosophie à l’université catholique de Lublin et l’obtient en 1953. Ensuite, il y donne un enseignement sur la théologie morale et d’éthique sociale.
 D’évêque auxiliaire à pape
En 1958, Karol Wojtyla est nommé évêque auxiliaire de Cracovie par Pie XII. Il devient, à 38 ans, le plus jeune évêque de Pologne. Le 28 septembre de cette même année, il reçoit la consécration épiscopale des mains de l’Archevêque Bazia. Mgr Wojtyla participe au Concile Vatican II (1962-1965). Il prend une part active à l’élaboration de la constitution “Constitution Gaudium et spes”. Il assiste à toutes les assemblées du Synode des Evêques.
Le 13 janvier 1964, il devient archevêque de Cracovie. Il rencontre les fidèles dans toute la Pologne et fait des homélies pleines de vigueur. Il se lance dans une lutte contre l’idéologie marxiste. Pour lui, rien n’est plus dangereux qu’un système socio-politique, en apparence libre et tolérant, mais dont le matérialisme et l’hédonisme sapent continuellement les valeurs chrétiennes. En 1967, Paul VI le nomme cardinal.
C’est le 16 octobre 1978 que le Cardinal Wojtyla est élu Pape par les cardinaux du Vatican. Il prend à partir ce moment-là le nom de Jean Paul II. Ne faisant pas partie des favoris, son élection est une surprise. Le premier pape non-italien depuis 455 ans marque dès le départ sa différence. Il abandonne la chaise à porteur utilisée par ses prédécesseurs et préfère se tenir près de la foule.
 Un grand missionnaire
Jean-Paul II multipliera ses voyages à travers le monde, et fera de chacun d’eux un événement médiatique. Polyglotte et d’un grand charisme, il attire les foules. Au total, il fera 104 voyages à l’étranger (dans des pays où aucun pape n’était jamais allé) et 146 visites pastorales en Italie. L’attentat dont il est victime en mai 1981 sur la place Saint-Pierre ne l’arrêtera dans ces voyages.
Le rôle politique et diplomatique d’un pape est une priorité selon lui. Jean-Paul II contribuera à l’effondrement du communisme en Europe de l’Est. Cependant tous ces combats ne font pas l’unanimité. Ainsi, le pape réaffirme en février 1993 son opposition au préservatif, précisant que “la chasteté est le seul moyen pour mettre fin à la plaie tragique du sida”. 
Le pape avait des positions très conservatrices sur les questions de morale et de la famille. Cet ardent défenseur du droit à la vie a rappelé l’opposition de l’Église à l’avortement et l’euthanasie. Il oeuvra également pour le dialogue interreligieux, à l’exemple des conférences d’Assise pour la paix (en 1986 et 2002).
 Jean-Paul II a beaucoup augmenté le nombre des canonisés et des béatifiés, souhaitant mettre en avant les innombrables exemples de la sainteté d’aujourd’hui. Il a procédé à 147 cérémonies de béatification (1338 Bienheureux) et à 51 de canonisation (482 Saints). Attaché aux jeunes, il a créé les Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) en 1985. Chacune de ces  JMJ rassembla des milliers de jeunes du monde entier.
 Une santé défaillante
Sa santé s’est affaiblie à partir de sa fracture du fémur en 1994. Peu après, il est atteint par la maladie de Parkinson. Mais cela ne l’empêcha pas de poursuivre ses nombreuses activités. Il répondait aux questions des journalistes : “On gouverne l’Eglise avec la tête et non avec les jambes”.
Les ennuis de santé du Pape s’aggravent début 2005. Après deux hospitalisations, Jean-Paul II meurt au Vatican le 2 avril 2005 à 21 h 37. Sa dépouille sera exposée place Saint Pierre jusqu’à ses funérailles le 8 avril et des millions de fidèles vinrent lui rendre un dernier hommage.  
Le 264ème pape a marqué les esprits par le renouveau qu’il a apporté à l’Eglise catholique. Charismatique et proche des fidèles, il oeuvra pour la justice et la dignité de tous. On retiendra de son pontificat (le 3ème plus long de l’histoire) ses nombreux voyages, la lutte contre le communisme et le nazisme, la volonté de rapprochement entre les religions, et son attachement aux valeurs traditionnelles.

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