Incertitudes sur l’économie au sommet du G8

15-12-2011 10:12 AM

Abdel Massih Felli


Michael Victor    Le président Hosni Moubarak s’est rendu en Italie où il a participé au sommet du G8.
L’Italie, présidente en exercice du G8 avait adressé une invitation au président Moubarak pour prendre part jeudi à un sommet élargi au G8,Il s’agit de la première invitation adressée à l’Egypte pour assister à de telles réunions.le premier ministre italien Silvio Berlusconi avait annoncé clairement que compte tenu du poids de l’Egypte sur le plan régional l’Italie a tenu à ce que cette dernière prenne part à ce sommet. la participation égyptienne à ce sommet avait un caractère particulier vu que c’est la première fois qu’une invitation soit adressée à l’Egypte pour prendre part au dialogue élargi du G8 avec les cinq pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Mexique et Afrique du Sud).
Le Président Moubarak a assisté à la réunion du G8 avec les cinq pays africains fondateurs de l’initiative du NEPAD.
Le Président a étalé la vision de l’Egypte, des pays arabes, islamiques et africains à l’égard des questions afférentes à l’économie, au commerce, au climat, à l’environnement et à la crise économique mondiale.
Le chef de l’Etat s’est entretenu, en marge du sommet, avec nombre de leaders, des questions d’intérêt commun, de la conjoncture sur les scènes arabe et islamique notamment la revivification du processus de paix et la dynamisation des relations bilatérales au chapitre économique.
Le président Moubarak étaitt accompagné d’une délégation regroupant le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, le ministre Omar Soliman et le chef du cabinet de la présidence de la République, Zakareya Azmi.   
 Décisions du G8 Les dirigeants du G8 ont averti mercredi que la situation économique restait incertaine avec les conséquences sociales que cela pourrait avoir, mais ont pris un engagement ambitieux en faveur du climat, pour l’instant rejeté par les pays émergents. Les huit pays les plus riches de la planète, réunis en sommet à L’Aquila dans le centre de l’Italie, ont décidé mercredi de diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2050 par rapport à 1990 et de “80 pour cent ou plus” celles des pays industrialisés, afin de limiter le réchauffement global à 2°C, selon le texte de leur déclaration. “Nous avons enfin obtenu que les pays du G8 se rallient à l’objectif des deux degrés”, s’est félicité sur ce point la chancelière allemande Angela Merkel devant quelques journalistes. Cet engagement, rendu possible par le changement d’attitude des Etats-Unis sur ce dossier depuis l’arrivée au pouvoir du président Barack Obama, tranche avec le refus du Forum des principales économies (MEF), qui associe le G8 et les grands pays émergents, à se fixer pareil objectif. “Ce défi mondial ne peut être relevé que par une action mondiale. C’est pourquoi nous réitérons notre volonté de partager avec tous les pays l’objectif d’une réduction d’au moins 50 pour cent des émissions mondiales d’ici à 2050”, déclare le G8. La balle est désormais dans le camp des pays émergents, qui ont retrouvé ceux du G8 jeudi à L’Aquila. Mais le départ précipité mardi du président chinois Hu Jintao en raison des émeutes dans la région du Xinjiang laisse peu de place à de nouvelles ambitions. La Chine est passée en 2008 au premier rang des pollueurs. Front économique  Sur le front économique, le G8 a pris acte du léger mieux de la conjoncture tout en restant très prudent sur les chances d’une reprise durable. “La situation reste incertaine et des risques importants continuent de peser sur la stabilité économique et financière”, considère le G8 dans son diagnostic très attendu sur la crise. “Les effets de la crise économique sur les marchés du travail peuvent remettre en cause la stabilité sociale”, avertit en outre le G8 dans cette déclaration commune publiée au premier jour du sommet. Le G8 – Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Canada et Japon – s’engagent aussi à réfléchir à des “stratégies de sortie” de leurs politiques de relance mais sans fermer la porte à de nouveaux coups de pouce budgétaires. Sur la question du pétrole, les dirigeants ont appelé les pays producteurs et consommateurs de pétrole à “améliorer la transparence et renforcer leur dialogue” afin d’atténuer la volatilité des prix. Ils ont enfin affirmé qu’ils ne pouvaient “continuer de tolérer” l’évasion fiscale. C’est un rituel auquel les chefs d’Etat et de gouvernement du G8 n‘échapperont pas. Comme Angela Merkel, chacun aura droit à sa visite de la région sinistrée par le séisme du 6 avril dernier. Accompagnée de Silvio Berlusconi, la chancelière allemande s’est rendue à Onna, village rasé par le tremblement de terre. L’Allemagne s’est engagée à financer la reconstruction de l‘église. Chaque pays doit d’ailleurs apporter sa pierre à l‘édifice, sponsorisant ici la reconstruction d’une église, là celle d’un château.  Avec le sommet, la région est au coeur de l’attention médiatique, mais les premiers intéressés, les sinistrés, sont en colère. 28.000 d’entre eux sont toujours hébergés sous des tentes trois mois après la catastrophe. Beaucoup constatent avec amertume la débauche de moyens pour organiser le sommet, comme par exemple les millions d’euros dépensés pour reconstruire l’aéroport, alors qu’eux ne savent toujours pas quand ils retrouveront un toit.  Iran et Corée du Nord Sur le plan diplomatique, l’Iran devrait échapper à une condamnation malgré la répression qui a suivi la réélection contestée du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, la Russie s’opposant à toute ingérence dans les affaires intérieures de Téhéran. Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, dont le pays préside le G8, a admis que les “conditions” d’une condamnation de l’Iran “n’étaient pas réunies”. La Corée du Nord, qui a procédé à un essai nucléaire en mai et à de nouveaux tirs de missiles sera en revanche “fermement condamnée”, selon Frattini. Le G8 s’est également engagé mercredi à respecter ses promesses d’augmenter l’aide publique au développement en faveur de l’Afrique et d’accroître “avec d’autres donateurs” de 25 milliards de dollars par an cette aide sur la période 2004-2010. Ce sommet, initialement prévu en Sardaigne, a été organisé à L’Aquila, dans le centre de l’Italie, en signe de solidarité avec ses habitants, victimes d’un séisme en avril qui y a fait 299 morts.  l’Afrique et la faim  Le sommet des huit pays les plus industrialisés s’est penché vendredi sur l’Afrique et la faim dans le monde, pour la dernière journée de sa réunion à L’Aquila en Italie.La grande nouveauté était l’annonce par le président américain Barack Obama d’une initiative de 15 milliards de dollars du G8 et de pays émergents pour garantir la sécurité alimentaire dans le monde, alors que le premier ministre britannique Gordon Brown s’est déjà alarmé d’une “catastrophe de la faim imminente.”
L’objectif est de permettre aux pays les moins favorisés de revenir à des niveaux suffisants de cultures vivrières. Le sommet s’est penché aussi sur la gestion des terres agricoles, face notamment aux achats massifs de surfaces cultivables en Afrique. Le G8 veut “élaborer une proposition concernant les principes et les bonnes pratiques de l’investissement agricole international.” 
.Rencontre Obama-Benoît XVI au Vatican
Le président américain Barack Obama a été reçu pour la première fois par le pape Benoît XVI au Vatican,  vendredi dernier dans la suite du sommet du G8  à L’Aquila dans le centre de l’Italie.  Barack Obama est protestant, il revendique la place de sa foi dans son action politique et il partage avec Benoît XVI des préoccupations communes, une occasion pour eux de faire le point sur les sujets qui les rapprochent, comme le Proche Orient ou l’environnement, mais aussi ceux qui les opposent,Aussi, malgré des points de divergence notamment sur la question de l’avortement, cet entretien se présente sous de bons auspices.Le pape a la possibilité de voir beaucoup de choses dans le monde, et obtenir son soutien constant dans de tels efforts est évidemment important.  Convergence, divergence  Donc sur le terrain de la justice sociale défendu ardemment par Benoît XVI dans sa toute récente encyclique, les deux hommes devraient se retrouver aisément. De même sur la question du conflit israélo-palestinien, Barack Obama estime que les Etats-Unis et le St-Siège sont sur la même ligne et pourraient même être des partenaires efficaces au service de la paix.  Des divergences, il y en a bien sûr. La position de Barack Obama sur l’avortement ne peut obtenir l’adhésion du pape, comme d’ailleurs elle a suscité la critique des évêques de son pays. Mais là encore, les propos du président américain sur l’éducation morale et sexuelle et le recul de la pauvreté comme outils pour limiter l’avortement devraient trouver un écho favorable auprès de Benoît XVI.

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