Un festival intitulé ” La rue européenne ” vient d’être organisé par les ambassadeurs des pays membres de l’Union Européenne et sa délégation au Caire. La France, l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche, la Belgique, la Finlande, Chypre et les autres membres de l’union Européenne se sont récemment réunis à Alexandrie, au jardin Antoniadis. Une manière de présenter leur culture, leurs mets et leur folklore. Visite d’un lieu.
C’est en 1860 que sir John Antoniadis, un Alexandrin et chef de la communauté grecque, a demandé à l’artiste français Paul Richard de lui construire à Alexandrie un palais et de larges jardins surplombant la Méditerranée, selon le style européen. L’artiste français s’est alors inspiré du palais de Versailles en faisant une copie identique en Egypte. John Antoniadis a vécu dans ce palais jusqu’à sa mort, en 1895. Du vivant de sir John Antoniadis, la villa regroupait à différentes occasions l’élite de la société qui s’en donnait à cœur joie. Antony Antoniadis, fils de sir John, accorda la villa et ensuite tout le domaine familial au Conseil municipal d’Alexandrie. C’était en 1918.
Situé à mi-chemin entre l’aéroport Nouzha d’Alexandrie et la gare Sidi Gaber, ce domaine accueille le muséum d’histoire naturelle d’Alexandrie ainsi que le jardin zoologique. Il est bordé au sud par le canal el-Mahmoudya et la route du Caire par le delta.
L’endroit servit alors de lieu de résidence des hôtes de marque ; il a vu se succéder notamment des rois d’Europe et le chah d’Iran Mohamad Reza Pahlévi, alors marié à la princesse Fawziya, sœur du roi Farouq d’Egypte. En 1936, la villa a aussi accueilli la cérémonie de signature de l’accord entre l’Egypte et la Grande-Bretagne.
Les jardins du palais ont longtemps été utilisés pour organiser une exposition florale alors que le palais lui-même servait de résidence royale pour les hôtes du roi Fouad 1er d’Egypte, lorsque ce dernier était au Palais de Montaza.
Plusieurs vestiges archéologiques font partie du jardin Antoniadis, dont un tombeau et une citerne. Le tombeau, en raison de sa situation dans un tel environnement paradisiaque et à cause du dieu serpent qui décorait sa chambre, est populairement connu sous le nom de « Tombeau d’Adam et Eve ». On estime qu’il date de l’époque ptolémaïque. Son entrée est au bas d’un escalier de quarante-quatre marches. Les pièces principales consistent en une cour à ciel ouvert, un vestibule et une alcôve avec un lit funéraire, le tout sur un seul axe.
Toutes les composantes du palais ainsi que les meubles de la famille royale figurent au sein du palais. De nombreuses statues se trouvent dans les jardins comme celle de la déesse Aphrodite et son fils ainsi que celle de Christophe Colomb et autres. Après la Révolution de 1952, une partie du jardin a été utilisée pour élargir celui de Nozha, ainsi que le jardin zoologique. Mais à partir de 1970, il y a eu un déclin concernant l’état de la villa. En 2004, sous les auspices du général Abdel-Salam Al-Mahgoub, ancien gouverneur d’Alexandrie, la villa d’Antoniadis et ses jardins ont été donnés à la Bibliothèque d’Alexandrie, pour servir à des activités culturelles de valeur.
” Le palais servira de lieu de séjour pour les délégations étrangères en visite en Egypte dans le cadre de l’échange culturel entre l’Egypte et les pays de la Méditerranée. Il deviendra également le siège permanent pour le dialogue euro-méditerranéen. Un musée comprenant un grand nombre de pièces de la villa d’Antoniadis ainsi que certains mobiliers du palais y seront exposés après sa restauration, pour mettre en relief l’importance de cet édifice. De même, des salles pour les arts plastiques, des pièces théâtrales et musicales seront offertes au public au sein du palais.
Restauration
Dans le cadre du projet de la Bibliothèque d’Alexandrie et le Centre d’études alexandrines et méditerranéennes visant la renaissance du rôle historique de la ville en tant que point de rencontre de toutes les civilisations, des travaux de restauration du palais d’Antoniadis, situé à Nozha ont été faites par la Fondation Onassis, pour redonner à ce palais ou villa et ses jardins leur facture originale. Ce monument figure sur la liste du patrimoine et est considéré comme étant une oasis, un havre de paix, au milieu d’une ville gagnée de plus en plus par le béton, d’où l’importance de son entretien et de son développement.