Fuite de Moussavi et Karoubi

15-12-2011 09:05 AM


L’ancien candidat à l’élection présidentielle et un autre chef de l’opposition auraient été conduits dans une ville du nord du pays. Deux chefs de l’opposition, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, ont quitté Téhéran pour une ville du nord de l’Iran. Selon le site d’opposition Rahesabz, ils y auraient été conduits par les autorités. Citant le bulletin confidentiel de l’agence Irna, ce site explique que «des membres des Gardiens de la révolution et du ministère des Renseignements ont emmené Moussavi et Karoubi dans la ville de Kelar-Abad pour les protéger de la colère de la population». Le fils de Mehdi Karoubi aurait cependant démenti le départ de son père de Téhéran sur le site Internet de ce dernier. L’ancien Premier ministre et l’ancien président réformateur du Parlement auraient été escortés hors de Téhéran alors que des centaines de milliers de personnes -des millions selon les médias officiels- se sont rassemblées mercredi dans tout l’Iran pour soutenir le régime et dénoncer les chefs de l’opposition. Ces rassemblements, organisés par le pouvoir, répondaient aux manifestations de l’opposition dans le pays, les plus importantes et les plus violentes depuis celles qui avaient suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin. Les affrontements avec les forces de sécurité ont fait au moins huit morts, des centaines de blessés et des centaines d’arrestations, selon les autorités. A Téhéran, les manifestants s’en sont pris aux principaux «chefs de la sédition», nom donné par le pouvoir à l’opposition, et surtout à Mir Hossein Moussavi. Les slogans visaient également Mehdi Karoubi et l’ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani, qui conserve des positions importantes à la tête du régime mais jugé trop proche des contestataires. Le procureur général iranien, cité par un député conservateur, a annoncé mercredi au Parlement réuni à huis clos que des «poursuites”avaient été engagées contre Moussavi et Karoubi et «d’autres chefs de la sédition» non identifiés. Il n’a toutefois pas «pas parlé d’arrestation», alors que les députés réclamaient une telle mesure. Des centaines de milliers de manifestants ont défilé dans plusieurs villes du pays, scandant des slogans hostiles à Mir Hossein Mousavi et Mehdi Karoubi. Les manifestants dénonçaient «les hypocrites séditieuxles opposants”et réclamaient leur « pendaison ». La télévision iranienne a retransmis en direct le déroulement des manifestations. Les Gardiens de la révolution, les administrations et des associations locales avaient également lancé des appels à des rassemblements. L’opposition affirme que certaines grandes entreprises ont encouragé leurs employés à manifester, fournissant parfois des bus pour les transporter au lieu du rassemblement. Les manifestants de l’opposition « se sont fait les valets de l’ennemi dans l’illusion de renverser le régime islamique », et « le peuple intelligent de l’Iran islamique va une nouvelle fois les remettre à leur place » en se mobilisant massivement, a expliqué le gouvernement dans un communiqué encourageant des manifestations massives. Jusqu’à ce déplacement de MM. Mousavi et Karoubi, le régime semble divisé sur le sort à réserver aux dirigeants de l’opposition. «Le jugement public des chefs de la sédition est une demande générale de la population », affirme mercredi l’agence officielle IRNA, relayant de nombreux appels de l’aile dure du régime, dont les Gardiens de la révolution, à arrêter et juger les principaux responsables de l’opposition. Toutefois, plusieurs responsables conservateurs continuent à faire une distinction entre opposants politiques et «émeutiers», demandant un retour à « l’unité politique » au sein du régime. «Je pense que les différends actuels ont une solution pacifique », a déclaré le grand ayatollah conservateur Nasser Makarem Shirazi, cité par le quotidien réformateur Aftab. Les dirigeants iraniens « doivent laisser ouverte la porte de la négociation et préserver la grandeur de l’islam en créant les conditions de l’unité », a estimé de son côté l’ayatollah conservateur Jafar Sobhani, dans une entrevue au même journal.

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