Front politique en Iran

15-12-2011 10:12 AM



Le candidat malheureux à la présidentielle iranienne, Mir Hossein Moussavi, va lancer prochainement un “Front politique”, alors que les conservateurs multiplient les critiques contre le chef de l’opposition et ses amis politiques. “La création d’un Front politique est à l’ordre du jour pour Mir Hossein Moussavi et nous allons l’annoncer prochainement”, a déclaré Alireza Beheshti, un proche collaborateur du candidat, selon l’édition de mercredi du quotidien réformateur Sarmayeh. Il n’a toutefois pas précisé quel mouvement politique ou personnalité ferait partie de ce “Front politique”, qui a reçu le soutien indirect du frère de l’ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani. “Les conditions politiques et sociales pour la création d’un Front existent car les gens qui ont voté pour Moussavi forment une force immense, membres pour la plupart de l’élite des universitaires et des étudiants”, a déclaré Mohammad Hachémi, d’après le quotidien gouvernemental Iran.  Cette annonce survient au moment où tous les yeux sont tournés vers l’ancien président Rafsandjani, qui doit mener la prière du vendredi à Téhéran, pour la première fois depuis 50 jours. Rafsandjani, qui avait indirectement soutenu Moussavi, dirige le Conseil de discernement et l’Assemblée des experts, deux institutions clés du régime islamique. Plusieurs journaux conservateurs ont mis en garde contre toute utilisation de la prière à des fins politiques mais nombre des partisans de Moussavi semblent décidés à y participer pour faire une démonstration de force. Certains sites internet affirment même que Moussavi et l’ancien président réformateur Mohammad Khatami seront également présents.  Après plusieurs jours d’absence, Moussavi a fait une première apparition publique mardi soir, se rendant avec son épouse “au domicile de la famille de Sohrab Arabi, un jeune de 19 ans tué lors des récents événements, pour exprimer leur solidarité”, écrit Sarmayeh. A la suite de la réélection le 12 juin du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, des centaines de milliers d’Iraniens étaient descendus dans les rues et les affrontements en marge des manifestations ont fait au moins 20 morts. Les candidats de l’opposition ont dénoncé les résultats officiels de la présidentielle selon lesquels M. Ahmadinejad a été réélu avec 63% des votes, demandant en vain l’annulation du scrutin pour fraude et l’organisation d’une nouvelle élection. Un responsable conservateur, Hamid Reza Taraghi, a conditionné l’autorisation du “Front politique” envisagé à la reconnaissance par Moussavi de la “légitimité” du président Ahmadinejad. Mais d’autres responsables et journaux conservateurs comme ultraconservateurs ont affirmé que Moussavi n’était pas “compétent” pour créer une formation politique, certains lançant des attaques sévères contre Mir Hossein Moussavi, Mohammad Khatami et la famille Rafsandjani.  Ainsi, le quotidien ultraconservateur Javan dénonce à la Une “le nouveau jeu du triangle maléfique”, mettant en cause des plaintes pour désinformation déposées au nom de Moussavi ainsi que par Khatami et Mehdi Hachémi, le fils de l’ex-président. Ces plaintes visent plusieurs journaux et médias conservateurs, notamment l’agence semi-officielle Fars et les quotidiens Kayhan et Iran.


 

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