El- Béchir: un référendum “juste, crédible et transparent”

15-12-2011 09:06 AM

Abdel Massih Felli


Le président soudanais, Omar El-Béchir a réaffirmé la promesse de son gouvernement d’organiser un référendum “juste, crédible et transparent” dans le Sud du Soudan en janvier 2011, a rapporté la chaîne de télévision Sudan TV. “Nous nous engageons à mettre en application toutes les dispositions de l’Accord de paix global (APG), dont le référendum lequel se déroulera comme prévu”, a affirmé le chef d’Etat. “Nous appelons à un référendum libre et transparent et nous appelons les Soudanais du sud à profiter de cette opportunité pour voter librement et opter entre l’unité et la séparation”, a-t-il souligné. “L’APG stipule que les deux partenaires du gouvernement, le Parti du congrès national soudanais (PCN) et le Mouvement de libération du peuple soudanais (MLP) doivent travailler pour rendre l’unité attirante”, a-t-il ajouté. Le chef de l’Etat soudanais a révélé que son parti lancera une campagne dans le sud du Soudan pour défendre l’unité et expliquer les risques que signifierait la séparation. “Nous allons mener ce processus, qui est l’un de nos droits stipulés dans l’APG et tous les Soudanais ont le droit de se déplacer dans toutes les parties du pays qui est toujours uni”, a souligné Omar El-Béchir.


Conflit continue
 Par aillieurs, les autorités du Sud-Soudan ont accusé Khartoum de lui verser en monnaie locale sa part des royalties sur le pétrole ce qui a pour effet de plomber les finances du sud qui manque cruellement de devises fortes pour payer ses importations. “Les actions de la Banque centrale du Soudan privent le Sud-Soudan de devises fortes nécessaires à la bonne marche de son économie”, a déclaré David Deng Athorbei, ministre des Finances du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan. “La confiance des investisseurs envers le Sud-Soudan s’érode parce que nous ne pouvons pas satisfaire leurs exigences en matière de devises étrangères”, a ajouté le ministre. “Si la situation ne change pas, cela signifie que le Sud-Soudan ne pourra plus importer de matières essentielles à son développement comme l’acier, le ciment”, a-t-il fait valoir. Depuis le mois de juillet, les autorités à Khartoum versent en livres soudanaises les royalties du Sud-Soudan sur le pétrole, plutôt qu’en devises fortes, a affirmé Athorbei.


Le Soudan produit environ 460.000 barils de pétrole par jour, dont la majeure partie est destinée à l’exportation, principalement en Asie. Les royalties sur le pétrole pompé au Sud-Soudan uniquement sont partagées entre le gouvernement semi-autonome du sud et le gouvernement central de Khartoum. Les royalties sur le pétrole comptent pour plus de 90% des revenus du gouvernement sudiste, qui n’a pratiquement pas d’autres sources de devises étrangères. Le paiement en monnaie locale au lieu de devises étrangères est une stratégie “délibérée” du Parti du Congrès national (NCP) du président Omar el-Béchir, visant à assécher l’économie du Sud-Soudan à la veille du référendum d’indépendance de janvier prochain, a fait valoir Athorbei. Les Sud-Soudanais doivent prendre part en janvier à un référendum clé qui pourrait aboutir à la sécession du Sud et donc à la partition du Soudan, plus grand pays d’Afrique. La Banque centrale du Soudan, dont les réserves en devises étrangères sont limitées, a annoncé récemment un train de mesures dans l’espoir de contrer le marché noir du change et de refaire ses liquidités en devises étrangères.


Entrée formelle
Afin de disperser et calmer l’attention mondial, Khartoum a eu le feu vert de l’agence internationale à l’énergie atomique (AIEA) pour inaugurer un premier réacteur de recherche scientifique. C’est une entrée formelle dans le club très fermé de ceux qui, en Afrique, ont accès à cette technologie de pointe. On les comptes sur les doigts d’une seule main les pays d’Afrique qui jusqu’ici possédaient sur leur sol un réacteur de recherches. Après l’Égypte, l’Afrique du Sud, la Libye, l’Algérie et le Maroc, le Soudan pourra donc à son tour ouvrir un site d’ici à la fin de l’année : l’AIEA vient de l’y autorise. C’est un premier pas dans la cour des grands pour Khartoum, qui en a profité pour afficher ses ambitions nucléaires : le pays entend produire de l’électricité grâce à l’atome à partir de 2020. Mais cet objectif laisse sceptique les spécialistes. Car le Soudan ne remplit pour le moment aucun des critères requis pour ouvrir une première centrale. Il n’a pas de ressources financières suffisantes, ni d’ingénieurs spécialistes du nucléaire. Il lui faut également prouver qu’il ne veut pas se servir de la technologie afin de construire une bombe atomique. Les experts de l’agence n’envisagent pas l’inauguration d’un premier site producteur d’électricité avant 2030.


 

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