DSK libre et Nafissatou menteuse

15-12-2011 09:07 AM



  
 
Dominique Strauss-Kahn savourait mercredi sa première journée d’homme libre, impatient de rentrer en France après l’abandon de toutes les poursuites dont il faisait l’objet à New York pour agression sexuelle. Strauss-Kahn avait célébré la fin de ce qu’il a appelé “un cauchemar” judiciaire à l’Artusi, un restaurant italien de Greenwich village, avec notamment sa femme Anne Sinclair et l’un de ses avocats William Taylor. Son avocat a qualifié d’erreur de jugement qui n’avait rien de criminel la brève relation sexuelle qu’a eue l’ancien patron du FMI avec la femme de chambre guinéenne le 14 mai dans sa suite du Sofitel. Malgré le dénouement de l’affaire pénale qui l’opposait à Nafissatou Diallo, Dominique Strauss-Kahn n’en a pas fini avec la justice. Il a encore l’affaire civile et l’affaire Tristane Banon dans laquelle la plainte court toujours. Il faudra qu’il s’explique clairement à son retour en France.
 
Saluer une victoire de la justice
La presse américaine revenait mercredi longuement sur le dénouement d’une des affaires judiciaires les plus spectaculaires de ces dernières années à New York. Elle était généralement favorable au procureur Cyrus Vance qui a demandé l’abandon des poursuites. “Abandonner les poursuites était la bonne décision à prendre, mais les victimes doivent pouvoir faire confiance au système”, titrait ainsi un éditorial du New York Times. “Bon débarras” titrait pour sa part New York Post, en soulignant que de nombreuses questions resteraient à jamais sans réponse, notamment celle de savoir ce qui s’est vraiment passé entre 12h06 et 12h26 le 14 mai dans la suite 2806 du Sofitel de New York. Les procureurs ont demandé et obtenu d’un juge de Manhattan l’abandon de toutes les poursuites contre l’ancien patron du FMI qui avait plaidé non coupable le 6 juin de sept chefs d’accusation dont tentative de viol, agression sexuelle et séquestration. Lors d’une brève audience de 15 minutes, ils ont fait valoir que Mme Diallo, en raison de ses mensonges répétés, ne pouvait être un témoin crédible dans un procès. Et selon eux, rien n’a permis d’établir avec certitude que la brève relation sexuelle qu’elle a eue avec DSK lui avait été imposée.
Blanchi mais pas innocenté


Les éditorialistes de la presse française soulignaient mercredi dernier avec un bel ensemble que Dominique Strauss-Kahn a été blanchi mais pas innocenté la veille par le tribunal Les éditorialistes de la presse française soulignaient mercredi dernier avec un bel ensemble que Dominique Strauss-Kahn a été blanchi mais pas innocenté la veille par le tribunal de New York, et certains estiment difficile ou même impossible son retour en politique.
“Loin d’être blanchi, DSK va devoir désormais subir, comme une autre peine, le regard suspicieux de l’opinion publique. Évoquer son retour sur la scène politique française paraît donc hors sujet”, estime Le Figaro (droite).
Pour Le Monde, qui évoque “une leçon impitoyable” infligée à l’ancien patron du FMI, “l’emballement médiatique a incontestablement joué un rôle majeur dans la chute de DSK (… mais) il est surtout victime de sa propre imprudence.”
Libération (gauche) souligne que cette affaire a permis de faire éclore plusieurs “registres de vérités”: celle des policiers et magistrats new-yorkais, des romanciers ou scénaristes, mais aussi dans la “pratique journalistique”: “Ainsi cet événement nous aura permis d’éclairer d’une lumière plus crue la réalité jusque-là largement occultée de l’asymétrie des relations de pouvoir sexuées et parfois sexuelles dans l’univers politique.”
La Croix (catholique) fait un catalogue des victimes: “Beaucoup de perdants, trop de perdants, dans ce qu’il convient d’appeler l’affaire Strauss-Kahn. Perdante, aussi, l’image de la justice”. “D’autres épisodes sont à prévoir”, conclut le quotidien catholique. “Et si on essayait la sobriété et la décence ?” propose-t-il.
“Sexe, mensonges et non-lieu”, titre France Soir (populaire) pour qui “DSK n’en a pas pour autant fini avec la justice” car “son audition (en France) dans l’affaire (Tristane) Banon –qui l’accuse de tentative de viol en février 2003– apparaît aujourd’hui inévitable”.
Legende 
Dominique Strauss-Kahn, sa femme Anne Sinclair, et les avocats Benjamin Brafman (D) et William Taylor (G) quittant l’audience à New York le 23 août


 


 

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