Dominique Strauss-Kahn, seul dans une cellule de 12 m 2

15-12-2011 09:07 AM


C’est dans l’une des plus grandes prisons du monde, celle de Rikers Island, que Dominique Strauss-Kahn a été incarcéré lundi soir. Situé sur une île entre le Bronx et le Queens, face aux pistes de l’aéroport La Guardia, l’établissement d’une capacité de 17000 places est constitué d’une dizaine de bâtiments. Dans un quartier special. Le directeur général du FMI a été placé dans l’un des plus petits, le West Facility ou bâtiment ouest, dont les 140 cellules sont réservées aux détenus porteurs d’une maladie transmissible, mais aussi aux détenus sensibles, notamment du fait de leur notoriété. Actuellement, l’endroit ne compte qu’une trentaine de pensionnaires, selon le porte-parole de la prison, qui a en outre précisé que Dominique Strauss-Kahn était isolé « afin de prévenir un éventuel risque d’agression du fait de sa renommée ».

Elle fait 12 m2 et dispose, comme les autres, d’une fenêtre. Le Français est traité comme n’importe quel détenu. Il devra manger ses repas dans sa geôle. Les petits déjeuners sont apportés entre 6 et 7 heures, le déjeuner est servi à 11 heures et le dîner à 17 heures. Extinction des lumières à 23 heures. A son arrivée dans le complexe pénitentiaire, Dominique Strauss-Kahn a été photographié nu et a subi une fouille au corps. Il a reçu un kit de toilette composé d’un verre, de savon, de shampoing et de dentifrice. Il a droit à une heure d’exercice par jour, et pourra accéder ponctuellement aux couloirs pendant la journée, ainsi qu’à la télévision dans la salle commune.

Le droit de visite au sein de la prison de Rikers Island obéit à des règles précises et contraignantes. Les visites sont interdites le lundi et le mardi, mais possibles le week-end. En tant que détenu à titre préventif qui n’a pas encore été condamné, il peut recevoir simultanément la visite de trois personnes à raison de trois fois par semaine avec au maximum une visite par jour. En tant que ressortissant français, le patron du FMI bénéficiera de la protection consulaire. Il pourra surtout compter sur le soutien indéfectible de son épouse, Anne Sinclair, arrivée lundi soir à New York et qui expliquait dans un communiqué ne pas croire « une seule seconde aux accusations qui sont portées contre [son] mari ». En tant que détenu VIP, il ne sera pas autorisé à entrer en contact avec ses codétenus, et sera suivi par un gardien dans le moindre de ses mouvements. DSK reste donc soumis à un régime carcéral plutôt «privilégié » au regard de la situation qui prévaut à Rikers Island. Si le niveau de violence a baissé ces dernières années, les tensions demeurent omniprésentes au sein de ce pénitencier construit dans les années 1930.

Le Parisien

 

Medvedev menace de quitter Start

Le président russe, Dmitri Medvedev, a averti, mercredi 18 mai, que la Russie pourrait abandonner le nouveau traité de désarmement nucléaire signé avec les Etats-Unis, avec le risque d’un retour à la guerre froide, faute d’accord avec Washington sur le bouclier antimissile américain. Moscou souhaite être un membre à part entière du système de défense antimissile en Europe et refuse qu’un bouclier sous seul contrôle occidental couvre une partie du territoire russe. Jusqu’ici, les Occidentaux n’ont pas répondu à la demande russe, tout en assurant que ce bouclier était dirigé contre la menace iranienne, et non pas contre Moscou, fortement irrité par les projets d’installations militaires américaines dans son ancienne zone d’influence. Lors d’une conférence de presse à Moscou, le président Medvedev a ainsi averti que si les Etats-Unis continuent à développer leur projet de bouclier antimissile en Europe de l’Est sans y associer la Russie Moscou devra “prendre des mesures de rétorsion, ce que nous préférerions vraiment éviter”. “Il s’agirait alors de développer le potentiel offensif de nos capacités nucléaires. Ce serait un scénario qui nous ferait revenir à l’époque de la guerre froide”, a-t-il prévenu devant un parterre de journalistes.

“Cela fait de nombreuses années que nous disons clairement que notre coopération dans la défense antimissile n’est en rien dirigée contre la Russie”, a réagi Mark Toner, le porte-parole du département d’Etat américain. Les Etats-Unis continuer de vouloir “coopérer avec la Russie” sur le bouclier antimissile américain. Ellen Tauscher, la plus haute responsable de l’administration Obama pour le contrôle des armements, doit quitter, mercredi, Washington pour des entretiens avec son homologue à Moscou, a-t-il par ailleurs indiqué. Selon le porte-parole, ce voyage avait été prévu avant les remarques du président russe.

Depuis le 3 mai, date de la signature d’un accord entre les Etats-Unis et la Roumanie pour le déploiement d’éléments du futur bouclier dans ce pays, Moscou exige que les Etats-Unis lui garantissent que ces installations ne constituent pas une menace contre le potentiel nucléaire russe. Washington avait annulé en septembre 2009 un premier projet de bouclier développé par l’administration de George W. Bush, qui avait suscité la colère de Moscou, et avait annoncé une nouvelle version, moins controversée, mais de nombreux désaccords subsistent. Mécontent de l’évolution des pourparlers avec Washington sur cette question, le président russe a aussi menacé d’abandonner le traité russo-américain de désarmement nucléaire, Start (Strategic Arms Reduction Treaty, “Traité de réduction des armes stratégiques”), entré en vigueur cette année après de longues et difficiles négociations.

Le Monde

 

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