Au cinéma “Stars” à City stars, Héliopolis, se déroulera jusqu’au 22 décembre, le festival du film européen, dans sa 2ème édition.
Le Panorama du film européen est de retour au Caire. Ce panorama de films européens est présenté par ” Misr International Films ” (Youssef Chahine & Co.), avec le soutien d’Euro Cine Med, un programme financé par l’Action Préparatoire ” MEDIA International “.
Le Panorama du film européen qui prendra place au cinéma “Stars” à City stars, Héliopolis, jusqu’au 22 décembre 2009, à partir de 10h30, et pour cinq séances successives de films variés, est un voyage en images sur le vieux continent pour un regard neuf sur le monde. Au programme, une sélection de films récents destinés aux jeunes et aux adultes, du plus rigolo au plus intello, des débats et des rencontres avec les réalisateurs et acteurs européens.
Au programme du festival, le film italien ” Pranzo di Ferragosto ” (Le déjeuner du 15 août) de Gianni di Gregorio. Un film comique dont les événements se déroulent à Rome et dont la vieillesse est le thème principal du film qui traite de la vie du vieux garçon Gianni dont la mission consiste à prendre soin de sa vieille mère. Disponibilité dont elle n’hésite pas à abuser. Pour la journée du 15 août, il se voit confier 3 autres mamies du quartier. Il est à savoir que si le réalisateur Gianni di Gregorio a débuté sur les planches en tant qu’acteur et metteur en scène, il ne résiste pas longtemps à l’appel du cinéma. Bouleversé par ‘Mean Streets’ de Martin Scorsese, ce diplômé de l’Académie des arts de la scène de Rome décide de se consacrer à l’écriture de scénarios. C’est ainsi que naît ‘Se sembra morto ma è solo svenuto’. En 2000, sa rencontre avec Matteo Garrone opère un véritable tournant dans sa carrière. Gianni di Gregorio devient non seulement le scénariste attitré du réalisateur, son assistant, mais il joue aussi pour lui. On l’aperçoit par exemple dans ‘Les Hôtes’, comédie dramatique qui se déroule à Rome, sa ville natale. En 2008, les deux hommes adaptent ‘Gomorra’, roman de Roberto Saviano centré sur la mafia napolitaine. En 2009, Gianni di Gregorio fait ses premiers pas de réalisateur autonome avec ‘Le Déjeuner du 15 août’, interprété par lui-même et produit par Matteo Garrone. Comédie grinçante et légère, le film est un hommage à sa propre mère. Ses multiples casquettes ont permis à Gianni di Gregorio de faire partager sa vision d’une Rome contemporaine et de se rapprocher de cinéastes italiens comme Nanni Moretti.
Quant aux films français qui participeront au festival du film européen, ce sont ” Un Prophète ” de Jacques Audiard, ” Coco avant Chanel ” d’Anne Fontaine, ” La journée de la Jupe ” de Jean-Paul Lilienfeld et ” Le Temps qu’il reste ” de Elia Suleiman. Le premier film français explore l’univers de la prison pour mieux élargir son champ d’observation de la société française. Il s’agit de Malik El Djebena qui, emprisonné pour six ans, ne sait ni lire ni écrire. A son arrivée en Centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 18 ans. D’emblée, il tombe sous la coupe d’un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la Centrale. Le jeune homme apprend vite. Au fil des “missions”, il s’endurcit et gagne la confiance des Corses. Mais, très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer discrètement son propre réseau. Pour les Corses, il continue à jouer avec docilité son rôle de larbin. En coulisses, il profite de ses sorties régulières pour mettre en place un trafic de drogue entre la prison et les cités. Il parvient ainsi à s’imposer peu à peu jusqu’à obtenir l’estime des Musulmans, “l’autre” clan de la Centrale. Alors que débute une guerre de succession entre les deux bandes rivales, Malik est bien décidé à s’emparer du pouvoir.
Pour le film ” Coco avant Chanel ” d’Anne Fontaine, il évoque le destin de cette orpheline qui révolutionna la mode en libérant le corps féminin. ” Je ne fais pas la mode, je suis la mode. ” Gabrielle Bonheur Chanel, née en 1883, se doutait-elle que, des années plus tard, elle aurait l’aplomb de prononcer ces mots ? Pourtant, rien ne l’y destinait. Après la mort de sa mère, elle est abandonnée par son père dans un orphelinat, au fin fond de la Corrèze, où des religieuses lui apprennent les rudiments de la couture. Mais Gabrielle n’a qu’une idée en tête : sortir de cette vie provinciale et devenir actrice, danseuse ou chanteuse. Tout en travaillant dans un petit atelier de couture, où elle s’ennuie, elle tente sa chance dans des beuglants. Elle y rencontre Etienne Balsan (Benoît Poelvoorde), un homme influent et intelligent, qui lui trouve le surnom de Coco, parce qu’elle chantait avec sa sœur (Marie Gillain) : ” Qui qu’a vu Coco sur le Trocadéro. ” Un surnom qu’elle n’aime pas, ” trop basse-cour “, mais qui la suivra toute sa vie et même qui lui survivra.
Le film ” La journée de la Jupe ” de Jean-Paul Lilienfeld, traite de Sonia qui est professeur de français dans un collège ” difficile “. Confrontée à la difficulté d’enseigner et au départ de son mari, elle est au bord de la dépression nerveuse. Le jour où elle découvre un revolver dans le sac d’un de ses élèves, elle s’en empare : dans la confusion, un coup part et blesse l’élève à la jambe. Son dérapage la propulse, malgré elle, dans une véritable prise d’otages : intervention policière et politique, panique des parents, réactions du proviseur et des autres professeurs, arrivée en force des médias… À la faveur de ce huis clos, les masques tombent. L’extérieur s’invite à l’intérieur. Pour le dernier film français qui participe au festival, c’est ” Le Temps ” qu’il reste de Elia Suleiman. Ce dernier qui lauréat du prix du jury du Festival de Cannes 2002, pour son film Intervention divine, revient avec ” Le Temps qu’il reste ” à raconter la vie de sa famille en Israël, de 1948 à nos jours. Au fil des souvenirs, l’ironie de Suleiman se teinte de sarcasme (parfois agaçant) et se termine dans le désespoir. Le poids du film écrase alors la légèreté habituelle du cinéaste, dont la mise en scène minimaliste vire au système. Reste, en conclusion, une reprise de ” Stayin’ Alive ” chantée par Yasmine Hamdan, compagne du réalisateur. Ce ” Rester en vie ” sonne comme un mot d’ordre pour ” le temps qu’il reste “.
Autres films qui participeront au festival. Des pays Bas: ” Dunya and Desie ” de Dana Nechushtan et ” Tiramisu ” de Paula Van Der Oest. De l’Allemagne: ” 4 Minutes ” de Chris Kraus. De l’Angleterre: ” This is England ” de Shane Meadows. Et de l’Espagne: ” Agora Alejandro Amenabar ” et ” Los Abrazos Roto ” (Etreintes brisées), de Pedro Almodovar. Un film qui fait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes 2009. Almadovar est l’un des cinéastes emblématiques de la nouvelle vague espagnole. Son film ” Etreintes brisées ” raconte qu’après avoir perdu la vue et l’amour de sa vie dans un accident de voiture, Mateo alias Harry Caine, réalisateur, vit dans l’obscurité. Son passé refait surface à la mort d’un certain Ernesto Martel et la venue d’un jeune artiste du nom de “Ray X” présentant son projet de film.
Almodóvar affectionne particulièrement la mise en abîme comme dans ” Etreintes brisées “. Il joue beaucoup sur une dimension tactile et bigarrée du cinéma, faisant appel aux notions du mouvement et de la symbolique des couleurs.
Névine Lameï