Deux feuilletons traitant de deux éminentes reines d’Egypte,

15-12-2011 09:06 AM

Névine Lameï


Deux reines d’Egypte


Parmi les feuilletons les plus chers et les plus grandioses cette année au mois de Ramadan figurent Cléopâtre, une production égyptienne au financement arabe interprété par la comédienne syrienne Soulef Fawakherji, et « Maleka fil manfa » (reine en exil) traitant de la reine d’Egypte Nazli  et interprété par la comédienne égyptienne Nadia Al Guindi.
Côté Histoire, les deux feuilletons attirent un large récepteur avide de s’immiscer profondément dans la vie de deux éminentes reines d’Egypte qui ont marqué l’histoire du pays.


Feuilleton controversé


Commençons par le plus controversé, le feuilleton Cléopâtre qui, déjà avant même sa diffusion, a suscité la curiosité du public. Cléopâtre est jouée par la comédienne Soulef Fawakherji qui a décidé après avoir présenté l’année passée, l’autobiographie de la fameuse chanteuse Asmahane, de vivre un nouveau défi, en concrétisant la célèbre reine Cléopâtre, dans un drame purement historique.
Le feuilleton Cléopâtre traite de cette reine d’Egypte de la famille des Lagides, de la dynastie macédonienne qui gouverne l’Égypte depuis la fin du IVe siècle av. J.C, avec ses frères et époux Ptolémée XIII et Ptolémée XIV, puis avec le général romain Marc Antoine.
Cléopâtre est un personnage dont la légende s’est emparée, de son vivant même, et le tragique de sa mort n’a fait que renforcer la tendance au romanesque qui entoure le personnage et qui parfois gêne l’historien dans une approche objective de cette reine d’Egypte, sans doute la femme la plus célèbre de l’Antiquité. En fait, Cléopâtre du réalisateur Waël Ramadan, se centre essentiellement sur le côté populaire de la personnalité de la reine Cléopâtre et de son aptitude à influencer son peuple et s’influencer également par lui. Ce qui met en relief un temps ancien de la société égyptienne, qui date presque de 1000 ans.
Cléopâtre, ce feuilleton ramadanesque qui traite de la vie de la reine Cléopâtre depuis sa naissance et jusqu’à sa mort, entretient le mystère sur les origines maternelles de Cléopâtre, laissant planer le doute sur une possible ascendance égyptienne. C’est l’un des facteurs, outre le fait qu’elle parle égyptien, qu’avancent certains historiens pour expliquer le curieux titre de la reine, philopatris (« qui aime sa patrie »), lequel surprend dans une dynastie qui privilégie plutôt les liens dynastiques que l’attachement aux pays et aux peuples qu’elle gouverne.
Cléopâtre… célèbre pour son nez et sa beauté légendaire, la dernière reine de l’Egypte pharaonique se distingue par son destin hors du commun qui fut mêlé à ceux de César et de Marc Antoine. Aussi habile séductrice que fin politique, Cléopâtre lutta pour sauvegarder une civilisation millénaire à laquelle elle était particulièrement attachée.
Fille de Ptolémée XII, Cléopâtre nourrit le rêve de ressusciter la splendeur de l’Egypte pharaonique. Elle est la septième princesse à porter ce nom qui signifie « la gloire de son père ». Cléopâtre veut monter sur le trône et renouer avec les antiques traditions, mais elle n’est pas populaire et compte de nombreux ennemis à la cour. En -51 avant JC son père meurt. Elle épouse son demi-frère qui l’écarte bien vite du trône. Mais c’était sans compter sur la détermination et l’ambition de la jeune femme.
A la mort de César en -44, Cléopâtre demande l’aide d’Antoine, le successeur de César, qui la rejoindra à Alexandrie.
Cléopâtre est une femme qui attira l’attention de nombreuses personnes, c’est une légende, déjà de son vivant, les circonstances tragiques de sa mort n’ont fait que renforcer le mythe.
Lors de la reconquête des territoires asiatiques, Rome avec Octave déclare la guerre à l’Égypte en -32. La flotte égyptienne est coulée à Actium.
Cléopâtre fait croire à Marc-Antoine qu’elle s’est suicidée, lorsqu’il apprend la nouvelle, il met fin à ses jours, Octave rentre dans Alexandrie et fait prisonnière Cléopâtre, qui réussit à se suicider en se faisant mordre par des serpents aspic selon la légende, contre le gré d’Octave qui aurait préféré rentrer à Rome avec Cléopâtre prisonnière en guise de butin de guerre.
A suivre dans Cléopâtre incarnée par Soulef Fawakherji, l’univers dévastateur et sulfureux, merveilleux et magique de l’extraordinaire destin de la « Reine des Reines ».


Reine en exil


D’autre part, et dans le même plat ramadanesque des feuilletons historiques, nous trouvons la comédienne égyptienne Nadia Al-Guindi, elle aussi grande fan des biographies historiques. Puisque celle-ci participe cette année au festin du drame ramadanesque en incarnant le personnage de la reine Nazli, mère du roi d’Egypte, Farouk 1er, dans le feuilleton intitulé Nazli … « Maléka fil manfa » (Nazli … une reine en exil). Ecrite par la présentatrice Rawya Rached et réalisée par Mohamad Zoheir Ragab, l’œuvre regroupe sur l’écran un bouquet de comédiens, dont Kamal Abou-Raya, Mahmoud Qabil, Laïla Taher, Manal Salama, Aïda Abdel Aziz, Nour Qadri, Chérine Adel, Mona Hala, Hossam Farès, Gamal Ismaïl et autres.
Maléka fil manfa traite en minutie la vie de la reine Nazli, la reine d’Egypte, épouse du roi Fouad 1er et mère du roi Farouk 1er. Un feuilleton qui traitant de la première reine d’Egypte, à l’époque moderne, suscite diverses polémiques auprès des critiques. Ceux qui sont du côté de la reine et qui glorifient du côté pouvoir, son soutien pour son fils, le roi Farouk 1er, à lui préserver son droit de monter sur le trône d’Egypte, et d’être soutenu par la cour royale, après la mort de son père Fouad 1er. D’autre part, ceux qui voient que le roi Farouk était la victime de sa mère, de ses décisions fausses ou de ses scandales moraux. Raison ou autres, le feuilleton Maleka film manfa a réussi à éclaircir le spectateur, sur le côté social  de la vie de la reine Nazli. Fille, dans le temps, du ministre de l’Agriculture Abdel Réhim Pacha Sabri. Ancienne élève du Lycée de la Mère de Dieu au Caire, puis de l’école de Notre Dame de Sion à Alexandrie,   Nazli Sabri s’est mariée très jeune au sultan d’Egypte Fouad 1er  à Saraya de Bustan, en 1919. Elle est mère de quatre enfants : Farouk 1er,   Fawziya, Fayza, Faïka et Fathiya. En 1922, elle est nommée Reine d’Egypte, suite à l’obtention par son époux Fouad 1er du titre de roi d’Egypte, en 1936. Cette reine a soutenu son mari Fouad 1er, lors de sa tournée en Europe, en 1927, puis en France.  Ceci bien qu’elle ait tout au début refusé de l’épouser. C’est l’opiniâtreté de la reine Nazli de vivre une vie très indépendante, qui lui a valu une dure rupture entre elle et son fils. Ce dernier permet à sa mère Nazli, de voyager pour être soignée de sa maladie rénale, en France puis en Suisse. Cependant, c’est en 1946 que la reine Nazli a pris la décision décisive de quitter totalement l’Egypte, et de partir aux Etats-Unis, le pays de son exil. Ceci notamment, après le mariage de sa fille Fathiya qui a accompagné sa mère aux Etats-Unis, d’un jeune « escroc », sans l’acceptation de son frère le roi Farouk 1er. Dès ce temps, la reine Nazli se voit privée, par décret royal lancé par son fils, de ses droits royaux, ainsi de son titre de « Reine d’Egypte », le 1er août 1950.  A poursuivre les derniers moments de la vie « bouleversée » d’une majesté d’Egypte, avec la comédienne Nadia Al-Guindi dont le jeu d’action reste à juger !


 

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