Des chorégraphies qui décrivent l’émotion

15-12-2011 10:12 AM


Pina Bausch a marqué à jamais l##histoire de la danse contemporaine avec des créations comme le «Sacre du Printemps» et «Bamboo Blues». Deux spectacles de danse théâtre qui ont été donnés dans la grande salle de l##Opéra du Caire, les 3 et 4 octobre.

A l’Opéra du Caire ont été présentés des extraits de deux éminents spectacles de danse théâtre: “Le Sacre du printemps” et “Bambo Blues”. Deux spectacles qui ont été interprétés par la fameuse troupe de danse théâtre “Tanztheater” de la chorégraphe allemande Pina Bausch (1940-2009).
Dans “Le Sacre du printemps”, Pian Bausch entame magistralement l’exploration de l’un de ses thèmes majeurs, les rapports hommes-femmes, embourbés dans le terreau fertile du sacrifice jusqu’à “Sweet Mambo”, en passant par le grand classique “Orphée et Eurydice”. Il est à savoir que “Le Sacre du printemps” est un ballet composé par Igor Stravinsky. Dans le Sacre du Printemps, Stravinski approfondit les éléments déjà expérimentés avec ses deux premiers ballets, “L’Oiseau de feu” et “Petrouchka”, soit le rythme et l’harmonie. L’un est constitué d’un dynamisme sans précédent, alors que l’autre repose en partie sur l’utilisation d’agrégats sonores. On considère aujourd’hui la partition de Stravinski comme une des œuvres les plus importantes du XXe siècle. Outre Nijinski, la partition de Stravinsky a inspiré de nombreux chorégraphes dont Pina Bausch. Cette dernière, après une formation auprès de Kurt Jooss à l’école d’Essen, berceau de la danse-théâtre, a étudié et travaillé auprès de chorégraphes américains avant d’être rappelée en Allemagne par Jooss. En 1973, elle est nommée directrice du ballet de l’opéra de Wuppertal.
Peu à peu, Pian Bausch impose le Tanztheater, avec des pièces dans lesquelles le mouvement dansé semble passer à l’arrière-plan, l’attention étant focalisée sur les danseurs et des situations quasi théâtrales. Elle frappe durablement les esprits par des scènes violentes, qui mettent en scène l’incompréhension, l’abandon – et qui souvent sont à la fois effrayantes et tendres. Son travail prend sa source dans un investissement intense des interprètes : en période de création, Pina Bausch amène les danseurs à puiser dans leur inconscient et leurs souvenirs intimes. A partir de cette matière fragmentée, elle élabore une vision angoissée et lyrique de la nature humaine, des rapports hommes-femmes, de la société.
Souvent, dans ses spectacles, une femme reste impassible et engage une rupture ou une transition vers une autre scène. Les « rondes à la Pina Bausch » désignent ces petits gestes repris par les hommes ou les femmes ou les deux, une sorte de signature, même si elle les utilise moins en fin de carrière. Une autre marque est la fluidité qu’elle développe sur le haut du corps, induisant de grands mouvements de bras, la souplesse du buste. C’est un des exemples de langage ou de style par lesquels les chorégraphes ou les danseurs ont fait exister une autre danse.
Les spectacles de Pina Bausch mêlent la parole et le jeu d’acteur à la danse, c’est pourquoi Pina Bausch a été très appréciée des gens de théâtre, peut-être avant ceux de la danse. On a parlé d’opéra, de ballet, puis vers 1975-1976, de Tanztheater (théâtre de danse) pour qualifier son travail.

Parcours de Pian Bausch
Née en Allemagne, Pina Bausch a commencé sa formation de danse à 14 ans à la Folkwang Hochschule d’Essen, berceau de la danse-théâtre, dirigée par Kurt Joss et influencée par Jean Cébron. En 1958, elle obtient son diplôme de danse de scène et pédagogie de la danse avec mention, ce qui lui vaut d’obtenir une bourse de la DAAD (Bureau d’échange pédagogique allemand) pour partir étudier à la prestigieuse Juilliard School à New York. À 19 ans, elle s’envole donc pour les Etats-Unis où elle poursuit ses études avec plusieurs chorégraphes, dont José Limon et Antony Tudor et travaille comme soliste pour plusieurs chorégraphes américains, notamment Paul Taylr et Antony Tudor. Elle finit par une formation au sein de la “Dance Company” de Paul Sanasardo et Donya Feuer et en 1961, elle est embauchée par le “Metropolitan Opera” de New York et rejoint le “New American Ballet”.
En 1962, elle repart en Allemagne, rappelée par Jooss. Elle devient soliste du “Folkwang-Ballett” et assiste de plus en plus souvent Jooss dans ses chorégraphies. Au sein de cette formation, elle participe à de nombreuses tournées. En 1967, elle travaille avec le danseur et chorégraphe Jean Cébron et se produit en 1968 au Festival de Salzbourg. À partir de 1968, elle se met à la chorégraphie et prend la suite de Jooss en 1969. Elle est directrice artistique de la section danse de la Folkwang-Hochschule à Essen jusqu’en 1973 et à nouveau de 1983 à 1989.
Dès 1972, elle donne aussi des cours de danse moderne. Arno Wüstenhöfer, directeur du centre artistique Wuppertaler Bühnen, l’a convaincue en1973 de rejoindre la troupe et d’en assurer la direction en lui laissant une grande marge de manœuvre et en lui permettant d’engager des danseurs de la “Folkwang-Hochschule”. En 1972, elle rencontre Dominique Mercy aux États-Unis, et l’invite à rejoindre sa compagnie à Wuppertal en 1974, lui confiant alors les rôles principaux. Depuis, le centre artistique de la danse de Wuppertal porte son nom (Tanztheater Pina Bausch). En 1976, lors d’une soirée consacrée à Bertolt Brecht et Kurt Weill, Pina Bausch rompt définitivement avec les formes de danse conventionnelles en expérimentant de nouvelles formes de cet art. Elle introduit le concept de danse théâtre ou Tanztheater sur la scène allemande et internationale, provoquant à ses débuts de nombreuses critiques. En 1979, elle est invitée par Gérard Violette au Théâtre de la ville à Paris qui, dès lors, sera une de ses scènes de prédilection où elle a présenté plus de trente spectacles, dont de nombreuses créations mondiales. Jusqu’au milieu des années 1980, le “Tanztheater Wuppertal” est le fleuron du ballet allemand et une des compagnies allemandes les plus demandées au niveau international. Une compagnie qui s’inspire à travers ses danses de toutes les musiques des grands compositeurs, baroques, classiques, les modernes, les contemporains, le jazz, le folklore, toutes les musiques sont source de son inspiration.
Dans leur ensemble, les chorégraphies de Pina Bausch, organisées le plus généralement sous forme de saynètes, décrivent les émotions, notamment dans les rapports entre les hommes et les femmes, souvent teints d’érotisme léger. Les spectacles de Pina Bausch sont remarquables pour leurs scénographies hors du commun.

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