Crise en Belgique

15-12-2011 09:06 AM


Toujours pas de gouvernement à la tête de la Belgique, et les négociations ont frôlé l‘échec total. Le chef des socialistes francophones Elio Di Rupo a voulu démissionner près de deux mois après le début des pourparlers pour former la coalition gouvernementale. Mais le roi a refusé sa démission. Après trois heures de discussions, Elio Di Rupo a accepté de continuer. Il a ensuite invité tous les partis à redémarrer les discussions sur de nouvelles bases. Il propose de chercher de nouvelles règles de répartition de l’argent entre l’Etat fédéral, les régions et les communautés linguistiques. Car c’est l’un des points de divergence entre les partis flamands et francophones qui rend impossible l’aboutissement de la formation du nouveau gouvernement.  La nouvelle alliance flamande, parti indépendantiste de Bart De Wever ne veut pas d’une augmentation des moyens financiers de Bruxelles-capitale, habité à 90% par des francophones. Les partis flamands veulent aussi depuis des années la scission de l’arrondissement bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Les socialistes francophones accepteraient cette scission en échange d’une augmentation du budget de Bruxelles. Ce serait un sacrifice pour des milliers de francophones vivant dans la banlieue flamande de la capitale qui perdraient notamment le droit de voter pour des candidats de leur communauté linguistique aux législatives.   Une des responsables politiques belges les plus importants, Laurette Onkelinx, a appelé à “se préparer à la fin de la Belgique”, alors que le royaume qui préside actuellement l’Union européenne est paralysé par des désaccords irréconciliables entre wallons et flamands. “Espérons d’abord que ça n’arrive pas parce qu’en cas de scission, ce sont les populations les plus fragiles qui en paieront le prix le plus lourd”, a-t-elle déclaré dans un entretien paru dimanche dans le quotidien La Dernière Heure. “D’un autre côté, on ne peut plus ignorer que parmi une grande partie de la population flamande, c’est un voeu”, a poursuivi Laurette Onkelinx, vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique dans le gouvernement qui gère les affaires courantes.  Relancer les négociations  Dans ce contexte, le roi des Belges Albert II a annoncé la désignation de deux médiateurs, les présidents de la Chambre des députés et du Sénat, pour tenter de relancer les négociations visant à former un gouvernement et surmonter ainsi la crise politique qui secoue le pays. Il s’agit pour le premier d’un socialiste francophone, André Flahaut, et pour le second d’un Flamand membre du parti indépendantiste NV-A, Danny Pieters. Ils ont été “chargés d’une mission de médiation pour relancer les négociations en vue de la formation du gouvernement”, a indiqué le palais dans un communiqué. Le choix n’est pas anodin, il s’est porté sur des représentants des deux principaux partis des deux grandes communautés linguistiques du royaume. Le parti socialiste francophone a remporté en juin les élections législatives anticipées en Wallonie, tandis que la Nouvelle Alliance Flamande (NV-A) a triomphé dans la région néerlandophone du Nord du pays. Albert II a voulu agir vite après l’échec de négociations sur un gouvernement menées par le président du parti socialiste francophone, Elio Di Rupo, depuis les dernières élections. Di Rupo avait été chargé le 9 juillet dernier d’engager des consultations pour tenter de former une coalition gouvernementale après une première mission confiée au séparatiste flamand Bart de Wever. La Belgique attend un nouveau gouvernement depuis les élections législatives, qui ont eu lieu il y a trois mois. La répartition des pouvoirs au sein des régions, la réforme de l’arrondissement électoral BHV (Bruxelles-Hal-Vilvoorde) et le financement de Bruxelles continuent de diviser partis flamands et partis wallons.

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