Création d’un Etat palestinien indépendant

15-12-2011 09:07 AM

Abdel Massih Felli


Le discours du président américain Barack Obama sur le Moyen-Orient du jeudi 19 mai, qualifié de majeur par un membre de son administration, a réaffirmé les grands principes de la politique américaine dans la région et pointer du doigt en particulier la Syrie, selon les premiers détails recueillis par CNN. Le président américain a aussi bien abordé la lutte contre Al-Qaïda après la mort d’Oussama Ben Laden le 2 mai dernier, le printemps arabe ou le conflit israélo-palestinien. Ce discours, qui est intervenu deux ans après celui prononcé au Caire, qui avait été présenté comme “un nouveau départ” dans les relations entre les Etats-Unis et les musulmans, est arrivé après de nombreux bouleversements dans la région.

Printemps du Monde Arabe

Les principaux thèmes abordés tournaient donc autour des changements qui ont “permis aux populations de pouvoir donner leur opinion sur leur gouvernance”. Le président a en outre affirmé que “les Etats-Unis ne peuvent imposer le changement mais seulement soutenir des principes tels que la liberté de se réunir, le droit à l’auto-détermination et le respect des droits de l’Homme”. Obama a également pointé du doigt certains pays en particulier la Syrie. Il a notamment prononcé une réponse très forte à la répression menée par Bachar Al-Assad contre les manifestants en Syrie. Une fosse commune a été découverte à Deraa, une ville du sud de la Syrie foyer depuis deux mois de la contestation contre le régime du président. Selon les militants des droits de l’Homme, les proches des opposants sont désormais traqués dans le pays où on recense des centaines de morts en quelques semaines. D’autre pays ont été également visés tels que Bahrein et le Yémen et le président américain a opposé les manifestants du monde arabe qui défendent la liberté et la démocratie face à l’idéologie portée par les partisans de Ben Laden. Barack Obama a également abordé le conflit israélo-palestinien.

 

Netanyahu  à la Maison Blanche

Dans ce contexte, le président américain Obama a rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 20 mai et a discuté avec lui du processus de paix israélo-palestinien dans l’impasse. Les rivaux palestiniens du Fatah et du Hamas ont signé au Caire un accord de réconciliation mettant fin à quatre années d’antagonisme et de violences fratricides, un rapprochement dénoncé par Netanyahu comme un “coup dur pour la paix et une grande victoire pour le terrorisme”. Netanyahu s’exprimait avant de s’entretenir dans la soirée avec son homologue britannique David Cameron. Les négociations israélo-palestiniennes sont en suspens depuis leur relance par Washington fin septembre à l’expiration d’un moratoire de 10 mois sur la colonisation israélienne dans les territoires occupés que Netanyahu a refusé de prolonger. Obama avait déclaré dans la foulée à l’Assemblée générale de l’ONU que Palestiniens et Israéliens pouvaient parvenir à un accord en un an, soit d’ici septembre 2011, afin de permettre l’émergence d’un Etat palestinien indépendant, souverain et vivant en paix avec Israël, mais peu d’initiatives ont suivi ces déclarations. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a déclaré mercredi que la France envisageait de transformer une conférence des donateurs pour le futur Etat palestinien, prévue fin juin à Paris, en “une vraie conférence politique” sur la relance du processus de paix. Le président Nicolas Sarkozy a tenté de convaincre jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à l’Elysée, que le statu quo est intenable.

Reconnaissance internationale

Dans ce contexte, les efforts pour obtenir une reconnaissance internationale d’un Etat palestinien ne constituent pas une manoeuvre et favoriseront la paix avec Israël, affirme le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, dans une tribune publiée mardi. Notre recherche de reconnaissance en tant qu’Etat ne devrait pas être considérée comme une manoeuvre. Trop de nos hommes et femmes ont péri pour que nous puissions pratiquer un tel théâtre politique, écrit Abbas dans le New York Times, annonçant que la demande sera présentée lors de la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre. Nous allons devant les Nations unies maintenant pour garantir notre droit de vivre libres sur 22% du territoire de notre patrie historique, parce que nous avons négocié avec l’Etat d’Israël pendant vingt ans sans nous rapprocher de la création de notre propre Etat, explique-t-il. La Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza, occupés par Israël à la suite de la guerre de 1967, couvrent 22 % de la Palestine sous mandat britannique jusqu’en 1948. Les Palestiniens veulent demander au Conseil de sécurité de reconnaître leur Etat sur les lignes de 1967, quitte à se retourner vers l’Assemblée générale, au cas où les Etats-Unis mettraient leur veto, comme attendu.

Dans cette hypothèse, ils comptent invoquer une résolution de 1950 autorisant l’Assemblée générale à se substituer au Conseil de sécurité quand celui-ci est paralysé par le veto d’un membre permanent. Selon le dirigeant palestinien, une reconnaissance internationale permettrait une discussion avec Israël d’égal à égal: ”La Palestine négocierait en qualité de membre des Nations unies dont le territoire est occupé militairement par un autre et non en tant que peuple vaincu prêt à accepter n’importe quelle condition qui nous serait présentée”.

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