Ban Ki-moon “déçu” par la fuite du rapport de l’Onu

15-12-2011 09:06 AM


Le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon s’est déclaré “déçu” par la fuite d’un rapport de l’Onu accusant le Rwanda de crimes graves en RD Congo entre 1996 et 1998, mais il a assuré que le dialogue se poursuivait avec le président Paul Kagame qu’il a rencontré mercredi dernier à Kigali. “Le président (Kagame) et moi-même sommes déçus par la fuite du projet de rapport” sur les crimes commis en RD Congo, a déclaré M. Ban à la presse, peu avant de quitter la capitale rwandaise. “Nous avons convenu de poursuivre le dialogue sur toutes ces questions quand le président Kagame se rendra à New York ce mois-ci”, a poursuivi le secrétaire général de l’Onu, à l’issue d’une visite de moins de 24h à Kigali. Le but de cette visite était de calmer la colère du Rwanda et de dissuader M. Kagame de retirer les 3.550 soldats rwandais participant aujourd’hui aux forces internationales de paix au Soudan, comme le président rwandais menace de le faire pour protester contre ce rapport, dont la version définitive doit être publiée le 1er octobre. “Les forces rwandaises sont bien équipées, hautement disciplinées et respectées partout pour leur importante contribution à la paix et à la sécurité dans la région”, a déclaré M. Ban. “J’exhorte le président Kagame à poursuivre une contribution aussi grande et noble partout dans le monde, et en particulier alors que nous allons assister à un véritable référendum au Soudan en janvier prochain”, a poursuivi le secrétaire-général de l’Onu. M. Ban s’est félicité du “partenariat entre le Rwanda et les Nations Unies” et il a ajouté “attacher une importance particulière à cette relation”. Le projet de rapport contesté accuse l’armée rwandaise de possibles crimes de génocide commis lors de la première guerre en République démocratique du Congo (1996-1998) à l’encontre des Hutu rwandais réfugiés dans ce pays. “Mon gouvernement demande quelque chose de très simple, à savoir que nos soucis, nos inquiétudes, et à vrai dire notre révolte à propos du projet de rapport qui a fui dans la presse soient entendus”, a déclaré la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo. “Ce que nous avons dit, c’est que si ce rapport est publié comme nous l’avons vu dans les média, dans la version que nous avons vue et qui à notre sens n’est encore qu’un projet, alors cela suscitera sans aucun doute une action forte” de la part du Rwanda, a poursuivi la ministre. “Je ne veux pas spéculer sur ce que sera la version finale du rapport des Nations Unies, tout ce qui m’importe est que le point de vue et les inquiétudes de mon gouvernement figurent dans n’importe quel rapport qui sortira”, a déclaré Mme Mushikiwabo.

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