Après la marée noire, quel avenir pour l’exploitation pétrolière offshore ?

15-12-2011 09:05 AM


Barack Obama a annoncé fin mars vouloir ouvrir de nouvelles zones aux forages en mer, au large des États-Unis. L’explosion d’une plateforme pétrolière dans le golfe du Mexique pourrait, toutefois, le contraindre à revoir sa copie.
Faut-il interdire l’exploitation pétrolière en mer ? La marée noire provoquée par l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon donne de nouveaux arguments aux adversaires des forages offshores et ravive le débat au sein de la classe politique aux États-Unis. Lundi, le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, jusqu’ici fervent défenseur des forages pétroliers au large de la Californie, a déclaré y être désormais opposé. “Quand vous allumez la télévision et que vous voyez cet énorme désastre, vous vous demandez : ‘Pourquoi voudrais-je prendre ce genre de risque ?'”, a-t-il expliqué.
Dangers
Vendredi, quatre élus ont demandé à Barack Obama de revenir sur sa décision d’étendre les forages en mer, appelant à un développement rapide de l’énergie éolienne au large des côtes. “Les ressources en énergie éolienne sont importantes. Et sur le long terme, elles sont bien plus vastes que les ressources en pétrole, a précisé le représentant démocrate américain Rush Holt, également physicien. Les énergies fossiles sont sales et dangereuses.”
À la fin mars, le président américain a effectivement annoncé qu’il souhaitait ouvrir de nouvelles zones à l’exploration pétrolière et gazière au large des côtes de Virginie et du golfe du Mexique. Une décision qui mettrait fin à un moratoire sur les forages datant de 1981.
Aussitôt après la catastrophe du 22 avril dans le golfe du Mexique, Barack Obama a exigé le gel des projets de forage – la levée du moratoire devait dans tous les cas ne prendre effet qu’en 2012 – et une inspection générale des plateformes. Celui-ci a toutefois répété, vendredi dernier, que l’exploitation du pétrole américain jouait un rôle crucial dans la stratégie énergétique du pays. Elle doit s’effectuer de manière “responsable”, a-t-il ajouté. Bons résultats en termes de sécurité Champions de la consommation de pétrole, les États-Unis consomment plus de 20 % de la production annuelle mondiale, alors que leur production est limitée. Une mauvaise équation en termes d’indépendance énergétique : le pays est en effet obligé d’importer 60 % de sa consommation. La production offshore, qui représente au moins 30 % du pétrole américain, représente donc un enjeu important. Si les défenseurs de l’environnement dénoncent les risques de pollution liés à l’exploration pétrolière en mer, ils s’inquiètent aussi de la surenchère dans les techniques d’exploitation. Alors qu’on forait dans 4 à 5 mètres d’eau au maximum il y a 60 ans, les forages à plus de deux kilomètres de profondeur sont aujourd’hui fréquents, ce qui complique les éventuelles interventions. Dans le golfe du Mexique, BP tente par exemple d’installer un couvercle métallique sur le puit de pétrole qui fuit, à 1 500 mètres de profondeur, pour endiguer la marée noire. Une technique qui n’a jamais été testée à une telle profondeur… De leur côté, les partisans des forages mettent en avant les progrès réalisés par cette industrie. Selon une étude du Conseil national de recherche américain, les forages pétroliers et gaziers en haute mer ne sont responsables que de 2 % du pétrole qui se trouve dans les océans au large de l’Amérique du Nord, le reste étant le résultat de fuites ou de rejets naturels ou industriels. Pendant l’ouragan Katrina, en 2005, si plus d’une centaine de plateformes ont été renversées, de très faibles quantités de pétrole ont été rejetées en mer.

(Visited 27 times, 1 visits today)

commentaires

commentaires