Accélérer la régulation des marchés financiers La France et l’Allemagne

15-12-2011 09:05 AM


appellent la Commission européenne à un “encadrement renforcé” des marchés financiers, en envisageant l’interdiction “au niveau européen” de certaines ventes à découvert, accusées de favoriser la spéculation, dans une lettre commune rendue publique mercredi dernier. La chancelière allemande Angel Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont adressé cette lettre au président de la Commission Jose Manuel Barroso, selon le texte rendu public par la présidence française. Merkel et Sarkozy estiment dans cette lettre commune que “le travail de la commission devrait comprendre la possibilité d’une interdiction au niveau européen des ventes à découvert à nu de toutes ou de certaines actions et obligations et de certains CDS à nu sur titres souverains”. Les ventes à découvert sont une technique boursière qui permet à des opérateurs de marché, grâce à des mécanismes financiers sophistiqués, de vendre des titres qu’ils ne possèdent pas encore, avec l’espoir de les racheter à un moindre prix. Quand elles sont “à nu”, elles permettent à l’investisseur de vendre à terme un actif sans l’avoir emprunté auparavant ou s?être assuré de sa disponibilité. La technique de la vente à nu est relativement marginale à la Bourse de Francfort, l’essentielle de l’activité européenne se déroulant à Londres. Merkel et Sarkozy affirment que “des mesures fortes sont déjà entrées en vigueur”. “Les sévères turbulences sur les marchés financiers dans les derniers mois suscitent cependant de fortes préoccupations de la part des Etats membres de l’Union européenne et de l’ensemble de nos concitoyens”, ajoutent-ils. Ils réclament donc que la Commission européenne “accélère” ses travaux et présente des propositions le mois prochain. Selon les deux dirigeants, “le retour d’une forte volatilité des marchés rend légitime de s’interroger spécifiquement sur certaines techniques financières et l’utilisation de certains produits dérivés comme les ventes à découvert et les “crédit default swaps” (CDS)”. Ces derniers sont une sorte d’assurance qu’un investisseur prend pour se couvrir d’un risque quelconque, comme celui par exemple de défaut de paiement d’un Etat dans le cas d’un CDS sur les obligations émises par un pays. Plusieurs fois suspendues sur les grandes places financières mondiales, les ventes à découvert ont été à de nombreuses reprises montrées du doigt depuis le début de la crise financière. Le 20 mai, la ministre française de l’Economie Christine Lagarde avait affirmé que la France n’imiterait pas l’Allemagne dans l’interdiction des ventes à découvert sur les emprunts d’Etats de la zone euro, souhaitant que cette interdiction éventuelle se fasse dans un cadre européen. Mme Lagarde avait déjà invité la Commission européenne à se pencher sur le sujet et à “accélérer” ses travaux. A.F

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